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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 21:27

 

Date de sortie 19 octobre 2016

 

 

Réalisé par  Nicole Garcia


Avec Marion Cotillard, Louis Garrel, Alex Brendemühl

Brigitte Rouan, Victoire Du Bois, Aloïse Sauvage,

Daniel Para, Jihwan Kim, Victor Quilichini


Genre Drame


Production Française, Belge

 

D’après le roman Mal di pietre de Milena Agus

 

Synopsis

 

Gabrielle (Marion Cotillard) a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. À une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la dit folle. Ses parents la donnent à José (Alex Brendemühl), un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante.


Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage (Louis Garrel), fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme "la chose principale".

Gabrielle veut aller au bout de son rêve.

Mal de Pierres - Mario Cotillard et Alex Brendemühl

 

Mario Cotillard et Alex Brendemühl

 

Entretien avec Nicole Garcia

Propos recueillis par Olivier Seguret relevés dans le dossier de presse.

 

Ce sujet vient d’un livre, un roman de Milena Agus qui m’a donné une très forte idée de ce que pouvait être un destin de femme. Mais un livre demande à être interprété, réinventé. Pour que je puisse raconter l’histoire en mon nom, il fallait que je me l’approprie librement. On peut s’éloigner d’un livre sans le trahir et je pense que c’est ce que nous avons fait au long de l’écriture du scénario avec Jacques Fieschi. Oui, nous avons modifié, développé, inventé, mais je n’ai jamais perdu de vue, ce qui vibrait profondément dans ce récit, la raison même pour laquelle je l’aimais.

 

Ce destin de femme incarne pour moi la forme de l’imaginaire, la puissance créatrice dont nous sommes tous capables lorsque nos aspirations, nos sentiments, nous conduisent aux extrémités de nous-mêmes, à notre propre dépassement.


Chez Gabrielle, il y a depuis le début de sa vie cette très forte aspiration charnelle qu’elle appelle "la chose principale", cette échappée belle du désir et de l’amour, cette ardeur animale.

Pal de Pierres - Marion CotilalrdCe mouvement de tout son être va être brutalement contredit par celui qu’elle voudrait étreindre, l’instituteur du village, puis condamné plus largement par la famille et cette société des années 50.

 

 

Mais quelque chose d’entier persiste chez elle, malgré le mariage arrangé par lequel on se débarrasse d’elle. Pendant les 17 ans où le film l’accompagne, elle ne perd rien de sa force pulsionnelle qui lui fait trouver médiocre le monde qui l’entoure. Avec sa folie, ou ce que les autres nomment folie, jamais elle ne renonce à ses rêves. Lorsqu’elle se rebelle et qu’on la brise, sous sa prétendue soumission elle n’abdique sur rien. Quand elle rencontre enfin ce grand amour, ce moment extatique qui pourrait donner un sens à sa vie mais que le destin menace de lui voler à nouveau, elle démontre de quoi sa passion grandiose est capable.

Gabrielle vit au carrefour d’un monde archaïque et d’une époque d’aspiration plus grande à la liberté. Les personnages de femme m’intéressent quand ils ont cette dimension vibrante, tremblante, poétique. Quelque chose dans la folie des femmes m’attire, lorsqu’elles portent en elles une fragilité, une bascule possible… et même parfois le risque d’une catastrophe.
 

Mal de Pierres : Photo Alex Brendemühl.

 

J’ai aussi aimé les personnages masculins, José le mari et Sauvage l’amant, je les aime pour leur pudeur, leur courage, leurs silences.

 

 

 

L’un des principes du récit romanesque est que les personnages ne stagnent pas, ne sont pas prisonniers des situations, donnent le sentiment d’improviser leur vie sous nos yeux. Le récit n’avance qu’à travers eux, on les suit dans ce qu’ils pourraient faire, ce qui paraît juste dans leur comportement et au-delà de la justesse, leur fantaisie, leur embardée imprévisible. C’est cette liberté qui nous donne une chance d’attraper une vérité.

Mal de Pierres - Marion Cotillard

 

J’ai pensé d’abord et avant tout à Marion Cotillard pour le rôle… Et je n’ai jamais su répondre à la question : "Qui d’autre ?". Je l’ai attendue le temps qu’elle se libère de ses projets nord américains, c’est le jeu, et je ne le regrette pas. Marion a fait preuve d’une grande rigueur, j’ai été touchée par son engagement, sa confiance, son abandon. Elle a aussi travaillé son rôle par elle-même, en notant beaucoup de choses sur un carnet secret que je la voyais consulter. Elle exprime dans ce film une sensualité très particulière, que je trouve très rare au cinéma.


Elle a parfaitement saisi la dimension à la fois animale et possédée de Gabrielle, de sa folie créatrice.


Si j’ai aimé cette histoire, c’est qu’elle résonne aussi avec ma vie. Elle représente ce qu’est pour moi l’imaginaire, sa puissance et sa force de réparation.


Ce que vit Gabrielle, je l’ai ressenti comme nous tous. C’est une force qui fait partie de nous, qui est universelle, qui rend la vie plus grande que la vie, qui nous attire vers le merveilleux, vers l’inconnu.

 

Mal de Pierres -  Alex Brendemühl et Marion Cotillard


Alex Brendemühl et Marion Cotillard

Quelques mots sur le fidèle scénariste de Nicole Garcia.

 

Jacques Fieschi a vécu son enfance à Oran où il est né et où il était déjà devenu un cinéphile. Arrivés avec la vague des rapatriés, ses parents optent pour Cannes. Ainsi dès l'âge de quatorze ans, Jacques Fieschi se trouve établi dans la ville du Festival.

Poursuivant des études supérieures littéraires, il dirige pendant dix ans la revue Cinématographe. Ce métier de critique qui assouvit sa boulimie cinéphilique, le met en relation avec de nombreux cinéastes. Maurice Pialat le premier lui propose d'écrire pour lui le scénario de Police. Une expérience initiatique fort éloignée de tout académisme. Jacques Fieschi se méfie des écoles et des règles qui voudraient régir la cinématographie comme une science appliquée ou une technologie.
Dispensant son enseignement à la Fémis, il met en garde ses étudiants contre le formatage des récits et des esprits, tout en leur insufflant un peu de sa passion cinéphile : "Écrire un scénario ce n'est pas seulement écrire des dialogues ou un livret, mais des scènes de cinéma, c'est-à-dire un mouvement de cinéma. De façon parfois floue, l'écriture scénaristique contient des propositions de mise en scène, de montage. Celui qui ne comprend pas cette dimension ne doit pas devenir scénariste, mais romancier ou auteur dramatique."

Sources : www.africultures.com

 

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Mon opinion

 

Le scénario, librement inspiré de l'œuvre éponyme de Milenas Agus, est coécrit avec le fidèle Jacques Fieschi.

 

L'héroïne souffre beaucoup plus du manque "de la chose principale", cette aspiration à l'amour fou et au bien-être qui en découle, que du mal de pierres. Cette quête, impossible à maîtriser, dérangeante pour une femme de cette époque, offre à la réalisatrice de très beaux moments, dont elle use avec habileté.

 

Mal de pierres - Marion Cotillard.

Entre autres passages, celui dans lequel la mère menace sa fille d'internement. La silhouette fragile, qui apparaît ensuite dans l'ombre, presque irréelle.

 

 

 

La réalisation de Nicole Garcia souligne avec élégance la profonde douleur de cette femme. Son film peut paraître suranné par excès de sentimentalisme et une réalisation peu novatrice. Il n'en est que plus intemporel et poignant.

 

Alex Brendemühl, est un magnifique taiseux qui se révèlera bien différent de ce que l'on peut supposer. Louis Garrel est surprenant de retenue. Brigitte Rouan excelle dans ce rôle de mère.

 

Marion Cotillard se laisse envahir par les troubles de son personnage et traduit toutes ses blessures par un ensemble d'expressions à la fois parfaitement justes et douloureusement significatives. En totale confiance, la comédienne donne tout à la réalisatrice.

Mal de Pierres - Louis Garrel et Marion Cotillard

 

Louis Garrel et Marion Cotillard

22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 20:17

 

Date de sortie 21 septembre 2016

 

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada)


Réalisé par Alejandro Fernández Almendras


Avec Agustín Silva, Paulina García, Alejandro Goic,

Luis Gnecco, Daniel Alcaíno, Geraldine Neary


Genre Drame

 

Titre original Aquí no ha pasado nada


Production Chilienne

 

Synopsis

 

La plage et les fêtes entre amis rythment l’été de Vicente (Agustín Silva) qui savoure la vie avec insouciance.

 

Une nuit alcoolisée change la donne.

 

Vicente expérimente avec amertume le poids du pouvoir et de la manipulation.

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada)

Contexte.

 

Tout va bien est inspiré d’un fait divers, l’affaire du fils de Carlos Larrain, avocat et politicien chilien, ex-président du parti centre droite Rénovation Nationale et également ex-Sénateur de la République. En septembre 2013, le jeune homme en état d’ébriété, en route pour une fête avec quelques amis, faucha mortellement un piéton. Le groupe d’amis abandonna les lieux ; deux d’entre eux fournirent un faux témoignage. L’autopsie confirma que le piéton aurait pu être sauvé si les accusés ne s'étaient pas enfuis. Il fut également révélé qu’un premier rapport d'autopsie avait été falsifié en faveur des accusés. Pour couronner le tout, Carlos Larrain proposa d’acheter le silence de la famille de la victime pour 20 000 $.


Après plus d’un an d’enquête et de nombreuses procédures pour le moins douteuses, le fils de Carlos Larrain fut acquitté des charges pesant sur lui et ses amis furent déclarés coupables d'obstruction à la justice. Il s'en sortit donc blanchi, simple témoin du fait que ses amis devraient payer ses erreurs.


Cet événement isolé, cumulé à beaucoup d’autres dysfonctionnements protégeant les puissants (politiques, prêtres catholiques, personnalités médiatiques), cristallisa les griefs de la population envers la justice chilienne.


Lorsque le fils du sénateur fut disculpé de toute charge, Alejandro Fernández Almendras sentit l’urgence de réaliser Tout va bien, qui devint une priorité absolue.


Le film fut partiellement financé via des campagnes de financement participatif en 45 jours. Et suscita l’engagement d'acteurs de renom, dont Paulina García et Luis Gnecco, d’équipes de techniciens, designers, artistes, producteurs et compositeurs. L’annonce de la sortie de ce film au Chili fit la une de beaucoup de journaux dans ce pays.


Tuer un homme dénonçait la difficulté des populations pauvres à accéder à la justice. Alejandro approfondit sa réflexion sur la justice chilienne avec Tout va bien.

Le lieu.

 

L’histoire se déroule dans les villes côtières voisines de Zapellar, Cachagua, Maitencillo et La Ligua, au Chili. La nature environnante est luxuriante, on y voit de magnifiques paysages, plages et réserves naturelles autour de grandes collines forestières.


La région est devenue une escapade exclusive pour les familles fortunées de la capitale. Les maisons y sont luxueuses, les villas nombreuses, contrastant avec le décor naturel environnant et noyant totalement les petites villes aux alentours. C'est une région dont les adolescents ou les jeunes adultes encore dépendants de leurs parents fortunés sont friands.


Durant l'été, ces jeunes se débrouillent souvent par eux-mêmes, sous la surveillance de domestiques. Ils se sentent libres, puissants et sans doute un peu hors de contrôle. Et aiment braver les interdits.

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada)

 

Entretien avec le réalisateur réalisé par Paula Orostica et relevé dans le dossier de presse.

 

Votre film est inspiré d’un fait divers. S’agit-il d’un film "enragé" , qui dénonce l’impunité liée au pouvoir ?


Oui, mais il ne s’agit pas d’un film qui prend le parti pris facile de mépriser les puissants. Je crois que c’est un film qui nous invite à nous mettre à la place de celui qui a le pouvoir, ce qui est, logiquement, beaucoup plus inconfortable - et pour moi beaucoup plus intéressant - que de pendre le riche sur la place publique pour la satisfaction de twitter.


Pourquoi parler de la justice, ou plutôt de son absence ?


J’ai toujours été intéressé par la justice ; dans le film, cette idée de justice est liée à beaucoup d’autres sujets. Je suis retourné au Chili en 2007 et les profondes inégalités que j’ai y trouvées m’ont beaucoup heurté.


Pour ce sujet, pourquoi ne pas avoir fait un documentaire à la place d’une fiction, en évoquant ainsi les vrais protagonistes ?


Au Chili, nous sommes tous au courant de ce qui s’est passé. Il s’agit de quelque chose de si évident, que répéter ce que disaient les journaux ne me paraissait pas intéressant. Ça l’était plus de traiter le monde de l’argent et du pouvoir.

Les gens qui évoluent dans ce milieu considèrent qu’y vivre est ce qu’il y a de plus normal. Aucun d’entre eux n’est conscient ni de l’autre, ni de la place dont il bénéficie dans la société. Ils agissent selon ses convenances, mais ignorent peut-être qui contrôle le monde. Je crois qu’ils ne le font pas par malveillance ou en jouissant de leurs avantages, comme nous aimerions le penser. C’est une idée très réconfortante de penser que la malveillance est visible, évidente et monstrueuse, car cela nous permet de croire qu’il est possible de s’immuniser contre elle... Mais, pour qui est au pouvoir, le pouvoir est une chose naturelle. Je connais des gens qui ont des maisons super coûteuses, qui vont à la plage en hélicoptère, et qui, sans honte, se disent de classe moyenne. C’est cela que je voulais montrer.

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada)

 

Vos films traitent de thèmes universels, de sujets complexes qui dévoilent des personnages essentiellement sensibles ou fragiles…


Peut-être. Mes deux premiers films parlaient de personnages simples, confrontés au quotidien, au déroulement de leurs vies. Qu’il s’agisse de leur travail ou de la maladie d’un être aimé, ils bougent dans leur monde en essayant de s’y adapter le mieux possible.

 

Dans Tuer un homme, cette adaptation est une condition extrême et les conséquences comportent aussi un changement fondamental pour le protagoniste, qui passe de victime à agresseur. Dans Tout va bien, on voit un autre monde : celui des privilèges et de l’appartenance à un groupe et à la défense de sa classe sociale. Comme la grand-mère qui vend des fromages dans Huacho  et qui comprend comment fonctionne l’économie à petite échelle, Vicente comprend que, finalement, c’est mieux de respecter les codes de son groupe social et d’accepter un mensonge que de chercher la vérité ou la justice.

Mes personnages sont toujours assez faibles moralement, très peu conséquents et justes. Les personnages de Huacho, par exemple, appartiennent au groupe des opprimés et pour ce motif
notre sympathie envers eux est plus forte.

 

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada) Mais je doute que, dans une situation identique à celle de Vicente, ils feraient différemment. Je ne sais pas si cela suscite de l’émotion ou du trouble… mais pour moi c’est la nature humaine.

 


Les forts gagnent toujours ?


L’histoire nous a toujours prouvé que c’est comme ça ; je ne vois pas de raisons pour penser autrement.


Vous avez dit : "On génère des relations qui ne sont pas physiques, mais littéraires". Pouvez-vous développer cette idée ?


Cela fait référence à la grande quantité de SMS qu’on trouve dans le film, et au fait qu’ils ne correspondent pas toujours aux personnages qu’on voit pendant le film. Ou aussi au fait que les dialogues écrits dévoilent plus d’informations que les conversations entre les personnages. Je connais des gens qui s’envoient des SMS terribles en se disant des choses qu’ils n’oseraient pas se dire en face. Le Cyber Bullying, c’est ça. Ce n’est pas pareil de dire à quelqu’un "dégage gros porc", que de l’écrire sur Facebook. Et ça se passe comme ça avec les amis, la famille, le couple. Le pire c’est qu’il s’agit de messages courts où abondent les malentendus et dans lesquels la violence ne tarde pas à surgir.

 

Comment votre cinéma a-t’il évolué après votre premier film Huacho ?


Avec Huacho, je voulais explorer de petites choses, de petits événements, une seule journée, des acteurs non professionnels. Depuis, j’ai toujours voulu ajouter d’autres éléments, tester de nouvelles manières de filmer, de nouvelles formes d’écriture de dialogues, etc. Je m’ennuie à faire toujours les mêmes choses. Je n’ai pas l’obsession d’autres réalisateurs avec la forme. J’aime changer de genre, d’ambiance, de façon de filmer.

Souvent vos acteurs sont des non professionnels. Pourquoi ?


Tout va bien (Aquí no ha pasado nada) .

C’est comme une philosophie de vie : ne pas chercher certaines choses, c’est accepter ce que les acteurs ont à te donner.

 

 

 


Peut-on dire qu’il y a une idée conductrice dans les scénarios de vos films ?


Je suis très intéressé par le réalisme, par la sensation d’être en train de regarder quelque chose qui nous amène à une réalité concrète, soit une famille paysanne comme dans Huacho ou une maison de la classe aisée, comme dans Tout va bien.
Ce qui m’intéresse, c’est d’explorer la réalité, mettre les personnages dans certaines situations et, à partir de là, commencer à observer comment ils s’en sortent, ce qui est au fond, une projection de ce que moi-même j’aurais fait dans une même situation.

 

"La vérité, c’est ce qu’on peut prouver. Point. La vérité n’est pas la vérité.", affirme l’un de vos personnages. Et le cinéma et ses illusions ?


Je crois qu’il y a beaucoup de cinéma "encaissable", c'est-à-dire politiquement correct ou "juridiquement correct", pour suivre la logique du film. Il s’agit d’un cinéma qui donne des réponses : ce qui est correct ou incorrect, qui sont les bons et les méchants, qui tranche dans les discussions, qui dit ce qu’on doit penser et qui nous assure à la fin quel est le bon côté dans la bataille, quel est le camp des bons. Je vise un cinéma qui n’impose pas ces certitudes et pour la même raison, mes personnages sont un peu abîmés, un peu indécis et parfois les voir, c’est aussi sentir l’angoisse de ne pas savoir pourquoi ils font ce qu’ils font et pourquoi ils ne font pas ce que nous croyons que feraient les gens dans la même circonstance.

 

Au Chili commencent à émerger d’une part des films avec une proposition différente, conçus au sein des quartiers populaires (je pense à l’École Populaire de Cinéma, par exemple) et, d’autre part, ont surgi de nouveaux questionnements quant aux critères de sélection des films présentés dans des festivals étrangers (cf. les problèmes avec CinemaChile). Comment vous positionnez-vous par rapport à l’idée d’un "cinéma dominant" qui serait en train de monopoliser la production et les possibilités de faire du cinéma ?


Le cinéma chilien est si limité qu’il n’arrive pas à générer un courant "dominant" et une "alternative". Il se peut qu’à l’intérieur du pays existent deux courants forts, comme le cinéma commercial et un autre plus auteur, mais l’espace qui les sépare n’est pas très marqué. Je crois qu’au niveau latino-américain, on peut observer certains thèmes, des idées qui se vendent sur l’Amérique latine, etc.

Je suis toujours curieux de savoir comment quelqu’un, depuis l’Europe, définit ce qui est "réellement" latino-américain. J’ai tout entendu : que ce que je montre dans Huacho n’est pas vraiment latino-américain, ou que les riches de Tout va bien n’existent pas. Et cela est dit par des personnes que n’ont même pas été deux semaines à Buenos Aires, mais dont l’influence pour parler de nous fait autorité.


De nouveaux projets ?


Je suis en train de travailler sur plusieurs projets, du drame à la science-fiction et à la comédie,
autant en anglais qu’en espagnol. Il est temps d’essayer de nouvelles choses.

Tout va bien (Aquí no ha pasado nada)

 

 

Mon opinion

 

Le début du film n'est rien de plus qu'une succession de fêtes, dans lesquelles une certaine jeunesse chilienne, riche et désœuvrée, sombre dans l'alcool, le sexe et la drogue. Gueule de bois assurée jusqu'à la fin de ce long-métrage. La musique anxiogène, et la fadeur de la photographie accentuent la sensation de malaise.

 

Le réalisateur a déclaré : "J’ai toujours été intéressé par la justice ; dans le film, cette idée de justice est liée à beaucoup d’autres sujets. Je suis retourné au Chili en 2007 et les profondes inégalités que j’ai y trouvées m’ont beaucoup heurté." Le scénario s'inspire d'un fait divers mais peine à trouver la juste voie pour étayer son propos. La mise en scène devient d'une lourdeur excessive, quand, quantités de sms apparaissent sur l'écran. Contrairement à ce qu'avait souhaité le réalisateur, ils n'ont rien de violent.

 

"Mes personnages sont toujours assez faibles moralement, très peu conséquents…" a déclaré Alejandro Fernández Almendras. Cela se révèle tout à fait exact avec le principal protagoniste. D'une neutralité confondante, il ne donne, à aucun moment, un relief quelconque à son personnage.

 

Les personnages secondaires sont, en revanche, parfaits. Pauline Gracia, incarne une mère aimante mais dépassée. Luis Gnecco dans la peau d'un avocat véreux. Alejandro Goic, en oncle impuissant, déjà remarquable dans Gloria, No, Les vieux chats et par dessus tout dans El Club.

21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 21:12

 

Date de sortie 12 octobre 2016

 

Captain Fantastic


Réalisé par Matt Ross


Avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George MacKay,

Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton, Shree Crooks,

Charlie Shotwell, Ann Dowd, Erin Moriarty,

Missi Pyle, Kathryn Hahn et Steve Zahnv


Genre Drame


Production Américaine

 

Synopsis

 

Dans les forêts du Nord-Ouest des États-Unis, Ben Cash (Viggo Mortensen), un père farouchement indépendant, élève sa famille aussi loin que possible de l’influence de la société de consommation.

Soumettant quotidiennement ses six enfants à des enseignements rigoureux et d’intenses exercices physiques nécessaires pour survivre en pleine nature, Ben élève une tribu de "rois philosophes" dotés d’un physique d’athlète, d’une endurance exceptionnelle et d’une extraordinaire connaissance des auteurs classiques peu commune à cet âge.

Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux.

La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.

 

Captain Fantastic - Viggo Mortensen

Notes de production relevées dans le dossier de presse.

 

Pour Matt Ross, scénariste et réalisateur de Captain Fantastic, il s’agissait d’explorer les choix qu’imposent les parents à leurs enfants. "Je suis fasciné par la problématique de l’éducation. Ben a renoncé au monde extérieur et à ses ambitions personnelles pour vouer son existence à ses enfants et s’efforcer d’être le meilleur des pères possibles. Se pose alors la question : est-il le meilleur ou le pire père qui soit ?"

 

Certaines expériences vécues par la famille Cash font écho à la propre enfance du réalisateur : "Ma mère s’intéressait aux modes de vie alternatifs. Quand j’étais enfant, je ne dirais pas que l’on vivait coupés du monde, mais nous vivions dans des communautés en Californie du Nord et dans l’Oregon, au milieu de nulle part, sans télévision ou accès à la plupart des innovations technologiques."

 

Comme pour la famille de Captain Fantastic, Matt Ross eut une enfance qui était à la fois une incroyable aventure mais aussi une expérience déstabilisante pour un enfant. "L’adolescence fut particulièrement difficile, explique-t-il. Je n’avais pas de copains de mon âge quand j’ai commencé à être attiré par les filles. Tous mes amis étaient loin alors que je voulais avoir une vie sociale. Bo, l’ainé de la famille Cash, en est à ce stade de sa vie tandis que les plus jeunes trouvent encore cette vie géniale."

 

Matt Ross reconnaît qu’en écrivant le scénario, il s’interrogeait aussi sur les méthodes d’éducation dans l’Amérique contemporaine : "Est-ce pertinent de permettre à ses enfants d’être connectés à chaque instant à des objets électroniques ? Mais on pourrait aussi se demander s’il n’est pas irresponsable de laisser son gamin jouer aux sports de contact intense, comme le football américain que je pratiquais enfant. On sait aujourd’hui combien ce sport est dangereux. Nul besoin de vivre dans une forêt et d’escalader des rochers en famille comme le fait Ben : le risque est partout."

 

Pour le réalisateur, le personnage de Ben est aussi source d’inspiration : "J’aimerais avoir assez de courage et d’altruisme pour sacrifier mes ambitions créatives ou ma carrière pour mes enfants. Pour Ben, l’éducation de ses enfants est prioritaire. Ce choix a un prix, et c’est vraiment là le coeur du film."

 

La majorité des parents ne songerait même pas à des choix aussi radicaux. Pendant 10 ans, Ben et sa famille ont vécu dans un isolement total, au coeur d’une forêt où ils chassent et cultivent la terre pour se nourrir.

 

Captain FantasticLui et sa femme Leslie ont choisi d’élever leurs enfants d’une façon si peu orthodoxe que l’on peut se demander si la fin justifie les moyens.

 

"Par ses actes, on peut légitimement se demander s’il ne met pas la vie des siens en dangers. Le film soulève de vraies questions concernant les meilleures méthodes d’éducation." Commente Ross.

Mais Captain Fantastic est aussi un film d’aventures, excitant, poignant et souvent drôle. L’action se déroule en partie dans cet Eden champêtre créé par Ben, et chaque progrès est célébré comme un exploit, qu’il s’agisse pour les enfants de maîtriser les arts martiaux ou démontrer leur prodigieuse connaissance de la pensée politique américaine.


"Divertir tout en restant ancrés dans la réalité des Cash a toujours été notre priorité", commente Lynette Howell Taylor, productrice de Captain Fantastic et du premier film de Matt Ross28 Hotel Rooms. Admirant son approche de réalisateur, Lynette Howell Taylor ajoute : "Sa longue carrière d’acteur lui a permis de devenir un grand réalisateur. Lorsqu’on est dans la même pièce que Matt, on sent une chaleur, une énergie particulière. Chaque acteur se sent en confiance avec lui. Il sait que ce sera une vraie collaboration et qu’il ne s’agira pas simplement de savoir son texte en arrivant sur le plateau. C’est en partie grâce à cela que nous avons pu réunir de tels acteurs."

 

Aux côtés de Lynette Howell Taylor, on retrouve son partenaire et producteur Jamie Patricof (Electric City Entertainment) ainsi que Shivani Rawat et Monica Levinson (ShivHans Pictures).
Pour Jamie Patricof, il s’agissait d’un scénario qui le touchait de près : "J’ai adoré ce scénario dès la première lecture, car je suis père de famille. Et je sais que bien élever ses enfants, de nos jours surtout, est une chose extrêmement difficile. Le scénario de Matt a bousculé toutes mes notions sur l’éducation et le rôle des parents et m’a bouleversé."

 

"Nous avons reçu ce projet début 2014, et nous n’avons pas hésité une seconde. La détermination de Matt Ross et toute la passion qu’il avait mise au service du film ne pouvaient que nous inspirer. Impossible de passer à côté d’un tel scénario." ajoute Shivani Rawat.


Lynette Howell Taylor précise : "Ce qui fait la force de cette histoire, c’est justement ce désir si personnel que Matt exprime : être le meilleur père possible. Chacun de nous a ses propres valeurs, son éthique personnelle. Captain Fantastic vous oblige à réfléchir – surtout lorsque l’on est parent soi-même – à ce qui est acceptable ou ne l’est pas. Ben est à l’extrémité du spectre avec ses idées radicales sur l’éducation, mais il se pose les mêmes questions que nous. Ce film soulèvera beaucoup de questions. Et le public ne sera pas forcément d’accord avec Ben. Au fond, c’est un voyage initiatique extrêmement émouvant, celui d’une famille très soudée qui a fait le choix de vivre différemment. J’espère simplement qu’au-delà d’un moment de pur divertissement – ce qui est essentiel – notre film provoquera un débat. Et si c’est le cas, nous aurons fait notre travail.".

Dans la peau de Ben, Viggo Mortensen est un roc indestructible pour sa famille. Le centre de toutes choses pour elle… et pour le film.


"Quel que soit le rôle joué par Viggo, le public s’identifie au personnage, commente Shivani Rawat. Je n’aurais pas pu imaginer un autre acteur dans ce rôle. Il est charismatique et c’est un gros bosseur ! Grâce à lui, le public croira en Ben."


Acteur mais aussi musicien, écrivain, photographe et peintre reconnu, Viggo Mortensen s’est personnellement investi dès le développement du film. "Viggo a été un collaborateur précieux pour nourrir le scénario, précise Matt Ross.

 

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Captain Fantastic- Viggo MortensenAvec sensibilité, il a apporté des idées fortes et a même proposé de composer des musiques pour le film. Il représente à mes yeux l’excellence artistique et l’intégrité dans ce qu’elle a de plus rare.

C’est une des raisons pour lesquelles Viggo fut mon premier choix : physiquement et moralement, il était Ben."

 

 

 

Après avoir lu le scénario, Viggo Mortensen y répondit par des notes très précises.  "Ses idées ne portaient pas seulement sur la vérité émotionnelle du personnage mais aussi sur l’arc narratif. J’ai beaucoup retravaillé le scénario en m’inspirant de nos échanges." ajoute Matt Ross.


Viggo Mortensen était attiré par l’originalité de ce scénario sur une famille hors du commun : "Ce n’est pas seulement intelligent, c’est aussi bien construit et émouvant, explique l’acteur. J’ai ri autant que j’ai pleuré, et je pense que le public fera de même. Nous sommes restés fidèles au scénario sur le tournage, essayant simplement d’amplifier les aspects positifs. J’espère que cela incitera les gens à questionner leurs certitudes."

 

L’acteur se présenta sur le plateau, plus préparé à son rôle que ne l’avait même espéré Matt Ross. Le réalisateur avait envoyé à Viggo Mortensen une énorme caisse de livres qu’il jugeait utiles : des textes de Tom Brown, naturaliste réputé et auteur du Tom Brown’s Field Guide to Wilderness Survival, du linguiste et philosophe Noam Chomsky ou encore de Jared Diamond, scientifique et lauréat du Prix Pulitzer en 1998  pour De l’inégalité parmi les sociétés. Autant de textes dont Ben aurait forcément eu une connaissance intime. Matt Ross explique : "Je trouvais que c’était une manière intéressante de mieux comprendre la culture dans laquelle baignait cette famille. Par chance, Viggo connaissait déjà toutes ces oeuvres."


L’acteur avoue s’être senti proche du vécu de Ben et de sa vision du monde : "Je n’ai pas eu à lire des tonnes de manuels sur la vie en forêt ou en milieu naturel pour me sentir à l’aise sur le tournage. J’ai vécu au nord de l’Idaho, dans un lieu qui ressemble assez à celui où vit la famille Cash au début du film. Pour me préparer à ce rôle, je suis retourné là-bas et j’y ai passé quelque temps. Et j’ai fini par quitter l’Idaho direction Washington au volant d’un pick-up. À mon arrivée, j’avais l’impression d’être dans un épisode des Beverly Hillbillies !"

 

Viggo Mortensen arriva sur le plateau avec quelques semaines d’avance pour participer à la création des décors, en particulier celui du jardin et de ses plantes : "J’ai même vécu dans les décors un certain temps, dit-il, et la plupart des livres que vous voyez dans le bus et la maison des Cash sont à moi. Il y a aussi mon canoë, quelques vélos, des trucs de cuisine, des couteaux, des vêtements. J’ai apporté beaucoup de plantes pour le jardin à côté du tipi. J’aime proposer des objets personnels qui semblent coller à l’univers du film."


Captain Fantastic - Viggo Mortensen.

Lynett Howell Taylor est restée stupéfaite devant une telle implication :

"Nous lui avions loué une chambre dans un hôtel, mais Viggo n’y allait jamais. Tout juste savions-nous qu’il était quelque part, dans la forêt. Son travail reflète vraiment cette passion qui est en lui."

La vie que mènent Ben et ses enfants au début du film est presque idyllique, admet l’acteur : "C’est une existence assez dingue, un mode de survie sans téléphone et une communication minimale avec le monde extérieur. Ils vivent des produits de la terre et se passent de portables, d’iPads, d’ordinateurs ou de tout autre objet sophistiqué. Je ne suis pas sûr d’avoir assez de cran pour cela, mais l’idée d’élever ses enfants dans un univers aussi organique me fascine."


Ben ne cherche pas à protéger ses enfants, répondant aussi honnêtement que possible à leurs questions comme s’ils étaient des adultes. "J’ignore si son approche est la bonne, mais elle a quelque chose qui force l’admiration. Certains la trouveront choquante. Comment peut-on parler de philosophie, de science, de sexualité ou de mort avec un gamin de 7 ans ? Il y a, dans cette famille, une ouverture d’esprit que je trouve belle." explique Viggo Mortensen.

 

Cette existence idyllique prend fin lorsque Leslie, la femme de Ben et la mère de ses enfants meurt loin des siens, obligeant les Cash à quitter leur petit coin de paradis pour assister à ses funérailles. "C’est alors que Captain Fantastic se transforme en road-movie, suivant la famille jusqu’au Nouveau-Mexique où vivent les parents de Leslie, poursuit Viggo Mortensen. Notre mode de vie leur déplait et devient source de conflit."

 

 

 

Captain FantasticComme Bo, l’aîné, le fait remarquer à son père, malgré leur éducation poussée, leur capacité d’analyser l’oeuvre de Noam Chomsky ou leur compréhension de la Constitution américaine, leur connaissance de l’être humain se limite aux membres de la famille.

 

 

 


Pour trouver les six acteurs exceptionnels qui allaient incarner la famille Cash, un casting international entre l’Angleterre, l’Australie, les États-Unis, le Canada et la Nouvelle-Zélande s’imposait. Il fallait aussi trouver des acteurs de 7 à 18 ans acceptant d’apprendre l’escalade, la chasse, les arts martiaux, les langues étrangères, le tir à l’arc et plus encore. Ils devraient posséder des notions de langage supérieures à leur niveau scolaire et être à l’aise aussi bien dans le registre comique que dans le registre dramatique. Enfin, ils devraient être crédibles non seulement comme frères et soeurs, mais aussi comme les enfants de Viggo Mortensen.

 

"Nous avons pris beaucoup de temps à choisir chaque acteur. Matt a été formidable, il leur a beaucoup parlé pour vraiment saisir ce que chacun pouvait apporter à son personnage." explique Shivani Rawat.

 

Lynett Howell Taylor ajoute : "Ce casting était un vrai défi, mais nous nous sommes beaucoup amusés car chacun des six enfants avait été encouragé à être aussi individualiste et original que son prénom, inventé par ses parents. L’un des aspects du scénario que je préfère, c’est que chacun d’eux a un ressenti différent. Il fallait donc laisser à chacun assez de temps pour qu’il se raconte : ils ont tous une scène qui nous permet de comprendre à quel stade de leur vie ils se trouvent. Tous ces acteurs ont non seulement un talent immense, mais aussi une véritable passion pour leur métier. Chacun a apporté sa magie particulière au film."

 

Captain Fantastic

 

Jamie Patricof acquiesce : "Je n’avais jamais vécu un casting aussi complexe que celui qui nous a permis de créer cette famille ex nihilo. Mais c’est là tout le talent de Matt, et c’était essentiel à la réussite du film."
Bo, le fils ainé interprété par l’acteur britannique George MacKay, est à un stade de sa vie où il n’aspire qu’à une chose : quitter sa famille. Mais malgré ses prouesses physiques et intellectuelles, il souffre d’être aussi inadapté à la vie en société.

 

"En quittant l’adolescence, il traverse une crise identitaire. Il ne sait pas comment se comporter en société, surtout lorsqu’il s’agit des filles. En un sens, son cheminement intérieur est aussi important que celui de Ben. Il est temps pour lui de quitter le nid pour trouver sa place dans le monde." explique Matt Ross, i


George MacKay a été séduit par le scénario dès la scène d’ouverture où l’on découvre Bo chassant un cerf pour sa famille, symbole de son passage à l’âge adulte :

 

"Je me souviens qu’en lisant ce passage, j’essayais de tout absorber, le paysage, le cerf et cette famille.

On aperçoit tout d’abord cet enfant sauvage couvert de boue, suivi par une bande de gamins.

Qui sont-ils ? Que font-ils ? Et soudain, venu de nulle part, surgit la figure du père.

C’était surréaliste à mes yeux, j’étais totalement captivé."

 

Il poursuit : "Bo est en train de chercher sa propre voie. Sa vie de famille lui semblait presque idéale jusqu’ici mais il est conscient des nombreuses failles dans son éducation. Et malgré son amour et son respect pour son père, il sait qu’il ne pourra combler ses manques qu’en affrontant le monde extérieur. "

 

Les soeurs jumelles de Bo – Vespyr et Kielyr – ont 15 ans et sont interprétées par Annalise Basso et Samantha Isler. Adolescentes fougueuses, elles se débrouillent aussi bien que Bo dans la forêt mais doivent combler le vide laissé par leur mère. Matt Ross commente : "Je voulais des personnages féminins qui n’aient pas froid aux yeux. Elles sont aussi fortes et compétentes que leurs frères mais doivent assumer d’autres responsabilités car ce sont aussi les deux filles les plus âgées."


Ayant grandi à la campagne dans le Missouri, Annalise Basso se sent très proche de son personnage : "J’ai étudié à la maison pendant un certain temps, et on allait jouer dehors avec mon frère et ma soeur dès qu’on avait un moment de libre. Nous ne regardions pas beaucoup la télévision, j’ai donc facilement pu m’identifier à Vespyr. Aujourd’hui, j’habite en ville, mais une part de moi aimerait vivre comme Vespyr. Je pense qu’il y a un équilibre idéal à trouver entre la vie que je mène aujourd’hui et une vie isolée de tout."

 

Samantha Isler, quant à elle, fut si émue à la lecture du scénario qu’elle remercia Matt Ross d’avoir écrit des personnages aussi réalistes et intelligents pour de jeunes acteurs : "C’est très rare, surtout lorsqu’il s’agit de rôles féminins. Les adolescentes sont trop souvent de jeunes écervelées, des stéréotypes. Mon personnage est une dure à cuire, mais elle est aussi intelligente qu’excessivement féminine. Elle veut s’intégrer au monde qu’elle découvre sans pour autant abandonner celui qu’elle a connu. Au fil de l’histoire, on la voit s’intéresser aux autres et se transformer subtilement à leurs contacts." commente-t-elle.

 

Interprété par l’acteur australien Nicholas Hamilton, Rellian, 12 ans, est le rebelle de la famille, celui qui remet en question les choix de vie imposés par leurs parents. De toute la fratrie, c’est celui qui rêve d’une vie plus conventionnelle. La productrice Lynette Howell Taylor commente : "Rellian regarde autour de lui et se demande pourquoi sa famille vit ainsi. Il sait que d’autres gens vivent différemment. Il sait que le monde entier célèbre Noël alors que les Cash, pour une raison qui lui échappe, fêtent la St Chomsky. Et il ne veut plus de cette vie."

 

Nicholas Hamilton s’est réjoui de la liberté de jeu, si rare, que leur a laissée le réalisateur : "Matt est un incroyable réalisateur et scénariste. Je n’avais pas souvent eu l’occasion d’improviser, et il nous a laissé très libres. S’il détestait un truc, il le disait et on lui proposait autre chose. J’ai adoré."


Zaja et Nai, les plus jeunes, ont passé toute leur vie dans la forêt. Élevés avec la même rigueur que les autres malgré leur jeune âge, ils ont en eux une fougue, une fureur de vivre. "À ce stade de leur vie, Zaja et Nai aiment encore cet environnement naturel, commente Lynette Howell Taylor. Je trouve intéressant de montrer comment chaque décision parentale affecte chaque enfant différemment, selon son âge. "


Shree Crooks, qui incarne Zaja, a adoré l’idée d’une grande famille vivant en pleine nature : "C’est un des moments du tournage que j’ai préféré. Je vis à L.A. mais j’aime beaucoup la nature et l’idée de pouvoir y survivre, seule. Bien sûr, il y a moins de boutiques, mais on y trouve des bois magnifiques, des rivières et des lacs. Et comme je suis fille unique, j’ai aimé me retrouver entourée de frères et soeurs. Dans le film, on traverse beaucoup d’épreuves mais chacun est là pour l’autre. C’est vraiment une très belle histoire."


Zaja a 9 ans, un âge où elle a commencé à comprendre que les choses meurent et que tout être est mortel. "C’est pour cela qu’elle s’intéresse à la taxidermie et développe une fascination morbide pour la mort, explique Matt Ross. Ses sujets de prédilection – l’Holocauste ou Pol Pot et les Khmers rouges – semblent peu appropriés pour une petite fille, mais ces six enfants ont des centres d’intérêt inhabituels en l’absence de jeux vidéo, de postes de télévision ou d’ordinateurs.
C’est par les livres qu’ils découvrent le monde."

 

Interprété par Charlie Shotwell, Nai, le plus jeune de la fratrie, n’a que 7 ans : "C’est une sorte de nudiste, le corps humain le fascine. Il vit dans un tipi très confortable, ce que j’ai adoré. L’intérieur ressemble un peu à la cabane en bois où Leslie habitait avec son père, enfant. Il y a des livres sympas, comme les Alice de la Bibliothèque rose, La Petite Maison dans la prairie ou Les Frères Hardy que maman avait dû lire. Ils vivaient assez isolés, et ma vie ressemble à la sienne."

 

Captain Fantastic

 

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Mon opinion

 

La grande réussite de film, vu comme une jolie fable, est de ne jamais vouloir donner une leçon de morale. Quelle qu'elle soit. C'est avant tout un beau regard sur un côté de l'Amérique.

 

Après une première partie quelque peu laborieuse, le rythme de la mise en scène ne s'essouffle à aucun moment. Le scénario écorche gentiment une civilisation tombée dans le consumérisme, tout autant que la volonté d'un repli total, pour certains, vers la terre nourricière. Les somptueuses images magnifient la nature de cette région.

 

Au milieu de celle-ci, loin de toute modernité et des êtres humains, l'éducation des enfants est assurée par un père attentif et autoritaire, bourru et aimant. Un homme sûr de lui, adepte des théories prônées par Noam Chomsky.

 

Pour les enfants c'est tout un savoir avalé au travers de quantités de lectures savantes.

 

Les idées des parents, doivent-elles obligatoirement trouver un écho positif chez des enfants, ici coupés de tout, élevés dans des conditions physiques éprouvantes et à un rythme forcené ?

 

L'ensemble peut convaincre, déranger par certaines scènes invraisemblables, celle du cimetière en particulier, mais aussi toucher chacun, dans cet amour infaillible qui unit père et fratrie.

 

Les enfants qui composent l'essentiel du casting sont tous éblouissants de naturel. Le jeune George MacKay est étonnant et particulièrement convaincant. Frank Langella, dans le rôle du grand-père est excellent et offre quelques bons moments, lors de face à face avec le père des enfants, interprété avec vigueur et talent par Viggo Mortensen. Un acteur inclassable et remarquable auquel le film doit beaucoup.

 

20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 10:39

 

Date de sortie 12 octobre 2016

 

La fille inconnue


Réalisé par Luc et Jean-Pierre Dardenne


Avec Adèle Haenel, Olivier Bonnaud, Jérémie Renier,

Olivier Gourmet, Louka Minnella, Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo


Genre Drame


Production Belge, Française

 

Synopsis

 

Jenny (Adèle Haenel), jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après.

Apprenant par la police que rien ne permet de l'identifier, Jenny n'a plus qu'un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu'elle ne soit pas enterrée anonymement, qu'elle ne disparaisse pas comme si elle n'avait jamais existé.

 

La Fille inconnue

Entretien avec les réalisateurs Jean-Pierre et Luc Dardenne

Relevé dans le dossier de presse.


Comment est né votre film, l’histoire de ce médecin généraliste ?


Jean-Pierre Dardenne : Au début, il y avait un personnage de médecin que nous avions appelée Jenny. Nous en parlions depuis plusieurs années. Un médecin, qui se sent coupable de la mort d’une jeune fille immigrée sans identité et se met à la recherche de son nom afin qu’elle ne soit pas enterrée anonymement, qu’elle ne disparaisse pas comme si elle n’avait jamais existé.
Luc Dardenne : Jenny se sent coupable, responsable. Elle refuse le sommeil, elle refuse de dire "Je n’ai rien vu, rien entendu".

 

Jenny soigne ses patients, écoute leurs corps. Filmer cette écoute était important pour vous ?


Luc Dardenne : Oui. Les personnages somatisent beaucoup : malaises, maux de ventre, crises d’épilepsie... Le corps réagit toujours en premier : c’est lui qui parle et qui dit des choses lorsque la parole n’y arrive pas. Jenny est à l’écoute des douleurs de ses patients. Elle tente de les soulager tout en continuant de chercher le nom de la jeune fille.
Jean-Pierre Dardenne : Nous voulions que Jenny soit une personne qui écoute les corps, les paroles de ses patients et que, grâce à cette écoute, elle devienne une accoucheuse de vérité, que son cabinet médical devienne un cabinet des aveux.

 

Vous êtes-vous documentés auprès de vrais docteurs ?


Luc Dardenne : Une amie médecin que nous connaissons depuis plusieurs années a été notre conseillère pendant l’écriture du scénario. Elle était également présente sur le tournage pour les scènes avec des actes médicaux. Par ailleurs, certaines scènes ont été inspirées par des témoignages de médecins que nous avons rencontrés.

 

Jenny est elle aussi une sorte de fille inconnue. On ignore tout de son passé, de sa vie privée.


Jean-Pierre Dardenne : On la voit faire un choix de vie, refuser une belle carrière pour rester dans le cabinet de banlieue parce qu’elle a l’intuition que ce n’est qu’ainsi qu’elle parviendra à découvrir le nom de la fille inconnue.
Luc Dardenne : Jenny est possédée par la fille inconnue, c’est cette possession qui la rendra si déterminée et si patiente pour trouver son nom. Ce n’est pas une possession surnaturelle mais une possession morale. C’est ça qui nous intéressait.

 

La Fille inconnue - Adèle Haenel

 

Les patients de Jenny, à des degrés divers, souffrent des maux de notre époque : précarité, destruction du lien social...


Luc Dardenne : Ces personnages s’inscrivent dans la réalité d’ici et maintenant. Ils appartiennent à cette partie de la société qui est violemment marginalisée. Cependant, nous n’avons jamais voulu faire de ces personnages des "cas sociaux", ce sont des individus.


La Fille inconnue se déroule à Seraing, dans la Province de Liège.


Jean-Pierre Dardenne : Depuis La Promesse, en 1996, nous y avons tourné tous nos films. Avant même d’avoir écrit le script - quand nous n’avions qu’une vague idée d’un personnage de médecin - nous savions déjà que nous tournerions près de cette voie rapide et de la Meuse. La localisation de La Fille inconnue est en quelque sorte venue avant le scénario.
Luc Dardenne : Cette voie rapide nous inspirait. Les voitures ne cessent d’y passer à grande vitesse, comme le monde qui suit son cours, ignorant l’importance de ce qui se joue dans le petit cabinet du docteur Jenny.

 

Après Cécile de France dans Le gamin à vélo et Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit, vous dirigez Adèle Haenel dans La Fille inconnue.


Luc Dardenne : Nous avons rencontré Adèle à Paris, alors qu’elle recevait un prix pour Suzanne. Les quelques paroles échangées à ce moment-là nous ont donné envie d’en faire notre médecin. Elle pouvait lui apporter l’éclat de sa jeunesse, une naïveté, une innocence capable d’ouvrir les cœurs les plus endurcis.
Jean-Pierre Dardenne : Nous avons répété pendant quatre semaines avec nos acteurs avant le tournage. Pas autour d’une table, mais sur les lieux mêmes de l’action, en travaillant les situations, les déplacements. Durant cette phase essentielle, Adèle était présente chaque jour et ne cessait de chercher et de proposer. Elle est à la fois spontanée, imprévisible et légère. Sa créativité nous a offert des solutions auxquelles nous n’avions pas pensé.

Entretien Adèle Haenel


Que représentaient pour vous les frères Dardenne avant de tourner La Fille inconnue ?


Ils s’inscrivent pleinement dans l’histoire et dans l’imaginaire du cinéma d’aujourd’hui. Je n’avais pas vu tous leurs films avant de les rencontrer - ensuite, je me suis rattrapée ! - mais j’en connaissais certains, qui m’avaient beaucoup marquée, entre autres La Promesse  et Deux jours, une nuit. Depuis mes débuts, j’ai toujours évolué dans le cinéma d’auteur. Vu ce que les Dardenne y représentent, j’étais bien sûr très impressionnée quand ils m’ont sollicitée pour travailler avec eux. Je ne pensais pas que cela pouvait m’arriver un jour.

 

Quelle a été votre réaction quand vous avez découvert le scénario ?


J’ai été frappée par la simplicité de l’histoire et par sa profondeur. Le travail des frères est extrêmement précis. Ils vont droit au but et ne s’embarrassent ni avec les ornements ni avec un quelconque enrobage. Cette précision et cette exigence se ressentent dès le scénario.


Comment définiriez-vous votre personnage ?


ll n’a rien d’une héroïne extraordinaire et cela me plaît. On sait très peu de choses sur sa vie privée. À mon sens, le film raconte comment Jenny renaît à la vie et à elle- même en rencontrant les autres. Jenny est quelqu’un qui éprouve, qui écoute et qui n’adopte aucune posture de supériorité vis-à-vis de qui que ce soit.

 

Comment les Dardenne vous ont-ils dirigée pour incarner cette héroïne ?


Quand on se comprend bien avec un cinéaste, on n’a pas besoin d’échanger beaucoup par la parole. Avec les frères, on se comprenait très bien... Les Dardenne ne s’encombrent pas avec la psychologie : avec eux, tout passe par le corps, par l’écoute et par les actions des personnages. Il me fallait être concentrée sur ce qui peut sembler être des détails mais qui n’en sont pas : comment mettre mes gants de médecin, comment faire une piqûre... J’étais tellement accaparée par le "faire", que je n’avais pas le temps de m’interroger sur les sentiments éprouvés par Jenny. Il ne fallait pas donner à voir des effets d’interprétation ou souligner des intentions. Cela aurait été un contresens.

 

Dans La Fille inconnue, comme toujours chez les Dardenne, la toile de fond sociale est très importante.


J’aime quand le cinéma évoque le présent. Le statut social et les conditions de vie des personnages sont des éléments fondamentaux de leur existence. Ils conditionnent leur façon d’évoluer dans la vie, leur confiance en eux-mêmes et dans les autres, leur santé... Il y a beaucoup de lacunes dans le cinéma contemporain sur la représentation de certaines classes sociales. Il est fondamental que certains metteurs en scène, en premier lieu les Dardenne, s’intéressent à cette question.

 

Les Dardenne aiment répéter longuement avec leurs acteurs. Comment avez-vous vécu cette période de préparation, puis le tournage ?


Leur réputation de travailler sur l’épuisement des acteurs en multipliant les prises relève de la légende. Avec eux, il n’est jamais question de performance. J’ai toujours eu l’impression que les choses allaient très vite. Le mois de préparation avant le tournage est extrêmement important. Tous les acteurs y sont réunis, ce qui permet à ceux qui n’ont que peu de scènes à jouer quand commence le tournage de se sentir immédiatement intégrés.

 

Que s’y passe-t-il d’autre ?


Pendant les répétitions, les frères travaillent beaucoup sur les déplacements des acteurs, sur les situations auxquelles les personnages sont confrontés, sur leurs mouvements de caméra... Bref, le travail essentiel de la mise en scène commence vraiment à ce moment-là. Quand un problème se pose à eux, ils ont la possibilité de laisser reposer, de trouver la solution et de ne pas à avoir à affronter l’obstacle au moment du tournage. Ce mois de travail m’a permis de me libérer de mes appréhensions, même si cela n’enlève pas toute la pression.

 

Interpréter un médecin impose certaines connaissances techniques.


Pendant toute cette période de préparation, j’avais à mes côtés une coach médicale : Martine, une femme qui est médecin dans la vie. Elle m’a appris à maîtriser certains gestes et m’a parlé de la façon dont on appréhende le rapport aux patients, même si, dans ce domaine, il n’y a pas de formule magique.


Qu’avez-vous retenu de cette aventure ?


Les Dardenne m’ont fait évoluer dans un registre "contre-intuitif" et cela a été une expérience fondamentale pour moi. Ils ont perçu quelque chose de moi au-delà de mon côté enragé et de mes colères. Ces derniers font partie de ma personnalité, mais ils ne me résument pas.

 

Avec La Fille inconnue, vous figurez dans un premier rôle en compétition au Festival de Cannes.


Le Festival de Cannes met en lumière un certain type de cinéma, et il est très important pour les films de pouvoir y être vus. Mais ma plus grande fierté n’est pas personnelle. Je suis fière avant tout du film.

 

Si La Fille inconnue n’avait pas été sélectionné à Cannes, je n’en serais pas moins fière.

 

La Fille inconnue - Adèle Haenel

Mon opinion

 

Loin de leurs deux derniers longs métrages, très émouvants, les frères Dardenne, se perdent, avec La Fille inconnue, dans un scénario confus qui ne laisse passer aucune émotion. 

 

La tragédie et la noirceur restent bien présentes, mais ne trouvent aucun relief particulier dans une réalisation sans réel intérêt. Beaucoup de scènes répétitives n'apportent rien et finissent pas lasser.

 

L'intrigue policière finit par plomber l'ensemble.

Les principaux protagonistes, malgré un talent reconnu, font le maximum pour exister.

Ils n'arrivent pas toutefois à convaincre ici.

15 octobre 2016 6 15 /10 /octobre /2016 07:57

 

Date de reprise le 19 octobre 2016

 

Version restaurée.

 

Lumière 2016

 

Séance de clôture du festival Lumière

Dimanche 16 octobre à 15h à la Halle Tony Garnier

 

en présence en présence de Catherine Deneuve, de Régis Wargnier

et des invités du festival.

Le Prix Lumière a été créé par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier afin de célébrer à Lyon une personnalité du septième art, à l’endroit même où le Cinématographe a été inventé par Louis et Auguste Lumière et où ils ont tourné leur premier film, Sortie d’Usine, en 1895. Parce qu’il faut savoir exprimer notre gratitude envers les artistes qui habitent nos vies, le Prix Lumière est une distinction qui repose sur le temps, la reconnaissance et l’admiration.

 

C’est la comédienne française Catherine Deneuve qui recevra le 8ème Prix Lumière.

 

Lors du Festival Lumière qui s'est tenu à Lyon et dans sa Métropole du samedi 8 au dimanche 16 octobre 2016.

 

"C’est une déesse du cinéma"

dit d’elle Martin Scorsese qui reçut le Prix Lumière en 2015.

 

Le Prix Lumière est attribué à Catherine Deneuve pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle dit, ce qu’elle joue, ce qu’elle chante et ce qu’elle enchante depuis toujours et pour toujours.

Première femme en sept éditions à être ainsi récompensée, elle s'est vue remettre le trophée par Roman Polanski devant un public de cinéphiles et une belle brochette de personnalités parmi lesquelles sa fille Chiara Mastroianni, Quentin Tarantino, Jerry Schatzberg et Bertrand Tavernier .

 

Toute la cérémonie et les hommages, cliquez ici.

 

 

Indochine---Affiche.jpg

 

Réalisé par Régis Wargnier


Avec Catherine Deneuve, Vincent Perez, Linh Dan Pham,

Jean Yanne, Dominique Blanc, Henri Marteau, Carlo Brandt,

Gérard Lartigau, Hubert Saint-Macary, Eric Nguyen,

    Thi Hoe Tranh Huu Trieu,


Genre Drame, Historique, Romance


Coproduction Franco Vietnamienne

 

Date de sortie 15 avril 1992

 


 Indochine

a remporté de nombreuses récompenses à travers le monde parmi lesquelles

 

- Golden Globe du Meilleur film étranger en 1993.

 

- Oscar du Meilleur film étranger en 1993.

 

César 1993.

- Meilleure actrice Catherine Deneuve

- Meilleur second rôle féminin Dominique Blanc

- Meilleure photographie François Catonné

- Meilleurs décors Jacques Bufnoir

- Meilleur son Dominique Hennequin, Guillaume Sciama

 

 

Catherine Deneuve - Indochine

 

 

 

Synopsis

 

Indochine des années trente.

 

Eliane Devries (Catherine Deneuve) est née en Indochine. Elle n'a jamais vu la France. Son père  , Emille (Henri Marteau) , veuf depuis des années, a obtenu la concession des grandes étendues de  terres rouges sur lesquelles il a planté l'hévéa brasiliensis, l'arbre à caoutchouc.


Rigoureuse, Eliane a organisé sa vie. Il y a la plantation, le sang blanchâtre que les coolies tirent des arbres - le latex. Il y a son père. Il y a le pouvoir, et l'absence de passion.

 

Eliane, depuis longtemps, a appris à vivre sans amour.

 

 

 

Linh Dan Pham et Catherine Deneuve

 

 

Il y a aussi et surtout Camille (Linh Dan Pham), sa fille adoptive, princesse d'Annam dont les parents ont péri dans un accident. Eliane et Camille sont complices et inséparables. Camille est promise à l'un de ses cousins, Tanh (Eric Nguyen), le fils de Mme Minh Tam (Thi Hoe Tranh Huu Trieu), femme d'affaires et amie d'Eliane.

 

Leur existence est bouleversée par la rencontre d'un jeune officier de marine, Jean Baptiste Le Guen (Vincent Perez), qui vient de débarquer à Saïgon. Eliane puis Camille tombent amoureuses.

Jean Baptiste Le Guen sauvera Camille d'une mort tragique.

Au moment où sur fond de nationalisme ambiant, sont perpétrés les premiers attentats contre les Français...

Un homme veille sur Eliane, comme il veille sur l'Indochine : Guy Asselin (Jean Yanne), le directeur de la Sureté. On est en 1930, et le monde avance. Le Parti Communiste vietnamien vient d'être fondé, déjà les révolutionnaires s'attaquent aux mandarins, ces fonctionnaires impériaux qui soutiennent le pouvoir des colons. Asselin est le seul à pressentir que l'Indochine, un jour, se débarrassera de la France. Il sait que ce jour est proche.

Si Eliane se détache de Jean-Baptiste, Camille l'aime toujours, même si maintenant mariée contre son gré à son cousin Tanh.

Elle fuit le monde des colons, traverse tout son pays vers le nord, mesurant les malheurs de son peuple opprimé par le système colonial, et rejoint le camp de l'île du Dragon, dans la baie d'Halong, où Jean-Baptiste a été muté.

Le destin des amants bascule quand elle tue un militaire et doit passer à la clandestinité.

Il choisit de déserter pour la suivre...

 

Indochine a entièrement été tourné en décors réels : dans la province de Ninh-Binh, au sud-ouest d'Hanoi. Puis sur l'île de Hang Dinh, dans la baie d'Along.

Indochine - Baie d'Along

 

Toujours dans les environs de Ha­noi, Régis Wargnier trouva la pagode, miraculeusement pré­servée de la guerre, dans laquelle Eliane prie, et c'est dans des mines de charbon à ciel ouvert que l'entrée du bagne de Poulo Condor fut reconsti­tuée. Pour la première fois, une équi­pe de cinéma put même filmer au coeur du Palais impérial... En revanche, c'est en Malaisie que l'équipe a aménagé la proprié­té d'Eliane : les forêts d'hévéas sont identiques à celles que l'on trouvait en Indochine dans les années 1930.

 

Indochine est co-scénarisé et co-dialoguisé

par  Erik Orsenna, Alain Le Henry, Louis Gardel et Catherine Cohen

 

Il ne faut surtout pas voir dans Indochine un regard nostalgique sur le monde colonial. Ainsi, la scène d'interrogatoire violent d'un nationaliste à la Sûreté, avec Jean Yanne, s'inspire d'Indochine SOS d'Andrée Viollis, l'un des premiers livres anticolonialistes écrits sur le sujet dans les années 1930.

 

Andrée Viollis, née Françoise-Caroline Claudius Jacquet de La Verryère le 9 décembre 1870 à Les Mées, décédée le 10 août 1950 à Paris, était une journaliste et écrivaine française. Figure marquante du journalisme d'information et du grand reportage, ardente militante des plus grandes causes humaines, comme l'antifascisme ou le féminisme, elle a été plusieurs fois primée et s’est vue attribuer la Légion d’honneur. Grand reporter, elle ne cesse de parcourir le monde d’URSS en Afghanistan, en passant par les Indes, le Japon et la Chine. À partir de la prise du pouvoir par Hitler, elle se rapprochera du Parti communiste et entrera en 1938 au quotidien communiste Ce soir.


Quand elle arrive en Indochine, en septembre 1931, dans la délégation qui accompagne le ministre des colonies Paul Reynaud, le pays est touché par la famine qui sévit depuis deux ans. Andrée Viollis profita de sa situation de journaliste "accréditée" pour découvrir l’envers du décor, en rencontrant des officiels mais aussi des opposants. À travers eux, elle découvrira la réalité de l’oppression coloniale : les famines, les conditions de travail épouvantables dans les plantations, la répression brutale des manifestations, les prisons où s’entassent les militants anticolonialistes, la corruption du pouvoir colonial et les humiliations quotidiennes de la population…
Lors de sa première édition, en 1935, le livre d’Andrée Viollis avait fait scandale. Plus de 75 ans après, il a le mérite de rappeler ce que voulait dire colonialisme.

Régis Wargnier au sujet d'Indochine dans une interview parue dans Première en 1993.

 

"C'était le premier jour de tournage, et je n'étais pas à prendre avec des pincettes… Nous avons commencé par la scène finale, celle des retrouvailles avec sa fille adoptive, au bagne. Pour elle aussi, c'était très difficile. Elle devait imaginer, dans sa tête, tout le parcours du film pas encore tourné, découvrir une équipe. Catherine court dans cette scène. Elle s'est littéralement jetée dans le film. Elle voulait s'impressionner elle-même, m'impressionner et impressionner les autres. C'était vraiment beau."

 

Indochine - Catherine Deneuve

 

Un autre jour de tournage :

 

"Décimée par la fatigue, l'équipe entière s'affalait dans les fauteuils du décor. Rien n'allait… Catherine arrive dans un costume qui ne me convenait pas. Puis on discute sur une réplique. Jean Yanne avait du mal à jouer sur le ton de la tendresse. Catherine faisait des suggestions. Climat tendu… Mes plombs ont sauté, et j'ai dit : "On va tourner, après tout, faites ce que vous voulez…"

Catherine a dit alors : "Je ne tourne pas dans ces conditions".

Je me suis dit : "Oh la la ! C'est la fin du bonheur, j'ai tout gâché…"

C'est là que Catherine a demandé à toute l'équipe de sortir et m'a dit : "Régis, prenons notre temps. Je ne vous connais pas, mais au fond, je vous connais, on travaille ensemble depuis plusieurs semaines, on s'entend bien, on fait de belles choses, j'en suis très contente. Mais là, qu'est-ce qui ne va pas ? Il faut qu'on en parle". Je lui ai répondu : "Catherine, cette scène, je l'ai écrite, je l'ai rêvée, et je n'en retrouve pas le goût". Elle : "On va travailler dans ce sens. Voulez-vous qu'on change les dialogues ? Jean va s'y mettre aussi". Puis elle a dit à l'équipe : "Vous pouvez revenir", et tout le monde a pensé : "Quelle classe !" Elle a su désamorcer une crise parce qu'elle avait, plus que moi, l'expérience d'un tournage. Plus d'humanité aussi."

 

Catherine Deneuve  dans une interview parue dans Studio Magazine en 1997.

 

"C'était une belle année ! Je ne veux pas jouer les anciens combattants et raconter mon Viêt-nam mais Indochine était vraiment une belle aventure..."

 

Indochine - Catherine Deneuve-copie-1L'envie pour Régis Wargnier de travailler avec Catherine Deneuve remonte au développement de son premier film, La Femme de ma vie. Ce dernier avait écrit le scénario en pensant à l'actrice, mais celle-ci avait finalement renoncé à jouer dans ce long métrage.

Tous deux sont ensuite restés en contact jusqu'au tournage d'Indochine

 

Dans un numéro de Première paru en 1993, Régis Wargnier déclare au sujet de Catherine Deneuve : "Au début du film, elle est apparue comme un mythe mais, très vite, elle a cassé cette image. Les jours où elle ne devait pas tourner, elle venait avec son petit appareil photo. Avant même de dire bonjour, clic-clac !

 

 

 

 

 

Et le lendemain, chacun avait un tirage de la photo. A Hanoï, elle avait sa boutique. Elle y achetait des t-shirts sur lesquels elle faisait imprimer "Indochine" et elle en offrait à tout le monde. Personne ne la connaît sous ce jour."

 

C'est Catherine Deneuve qui a suggéré de faire dessiner ses robes par Gabriella Pescucci, une couturière italienne qu'elle avait rencontré en 1977 sur le plateau de  Coup de foudre de Robert Enrico. Des problèmes de production avaient définitivement interrompu le tournage mais Catherine Deneuve n'a pas oublié celle à qui elle avait promis : "nous retravaillerons ensemble".

 

Catherine Deneuve - Indochine

 

Le tournage d'Indochine a permis à l'actrice, Linh Dan Phan, adolescente française d'origine vietnamienne, de partir à la découverte de son pays natal et de ses origines. 

 

Filmographie de Catherine Deneuve ... Cliquez ICI !

 

Sources :

http://www.imdb

http://television.telerama.fr

http://fr.wikipedia.org

http://toutsurdeneuve.free.fr

http://www.newzitiv.com

http://www.allocine.fr

 

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