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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 20:00

 

Date de sortie  5 mars 2014

 

Saving-Mr.-Banks---Affiche.gif


Réalisé par John Lee Hancock


Avec Tom Hanks, Emma Thompson, Paul Giamatti,

Jason Schwartzman, Colin Farrell, Ruth Wilson,

B.J. Novak, Annie Rose Buckley, Rachel Griffiths,



Titre original Saving Mr. Banks


Genre Biopic, Comédie Dramatique


Production Américaine, Britannique, Australienne

 

Saving-Mr.-Banks---P.L-Traers.gif

 

Le nom de la romancière P.L. Travers est une invention. Lorsque celle-ci quitta son Australie natale pour rejoindre Londres dans les années 1920, elle utilisa le prénom de son père, Travers, comme nom de famille. Elle utilisa également les initiales P. L. pour remplacer son prénom, Pamela Lyndon, afin de brouiller les pistes sur son identité sexuelle, ce qui était une pratique relativement courante à l’époque.


 

Il a souvent été dit sur le tournage de Mary Poppins que l’auteure, P.L. Travers était devenue plus anglaise que les Anglais eux-mêmes. Pas étonnant donc que Mary Poppins soit typiquement anglaise, alors que rappelons-le, son auteure est Australienne.

 

Mary Poppins est à la base une série de huit romans dont le premier sorti en 1934, et traduit dans 20 langues a fait l’objet de la célèbre adaptation de Walt Disney.

 

Ce premier roman a été suivi : "Mary Poppins Comes Back" en 1935, "Mary Poppins Opens the Door" en 1944, "Mary Poppins in the Park”en 1952, "Mary Poppins From A-Z" en 1963, "Mary Poppins in the Kitchen" en 1975, "Mary Poppins in Cherry Tree Lane" en 1982 et enfin "Mary Poppins and the House Next Door" en 1989.

 

Saving-Mr-Banks.gif

 

Dans l’ombre de Mary - La promesse de Walt Disney n’est pas un film sur le tournage de Mary Poppins mais bien sur sa genèse. Tom Hanks confie : "Dans l’ombre de Mary – La promesse de Walt Disney (…) ne relate pas comment le film a été tourné, mais comment il a été adapté pour le grand écran. Il y est question du processus créatif, de la transposition du roman de P.L. Travers en un film culte, d’une héroïne née sur le papier avant de devenir une icône du cinéma. Je pense que ce film dévoile l’histoire de Mary Poppins sous un jour nouveau et nous révèle les secrets de ce film merveilleux et universel. Mary Poppins a eu une histoire mouvementée, le film ne raconte pas de simples anecdotes de tournage mais l’histoire de celle qui sapait l’enthousiasme de toute l’équipe du film : Pamela Travers."

 

Synopsis

 

Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré, “Mary Poppins”, celui-ci leur fait une promesse... qu’il mettra vingt ans à tenir !


Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney (Tom Hanks) va se heurter à l’auteure, Pamela Lyndon Travers, (Emma Thompson) femme têtue et inflexible qui n’a aucunement l’intention de laisser son héroïne bien aimée se faire malmener par la machine hollywoodienne.

 

Walt Disney avait demandé une première fois à P.L. Travers les droits pour une adaptation cinématographique dans les années 1940. Il renouvela son offre en 1961. Celle-ci accepta de le rencontrer aux États-Unis, à Los Angeles,  deux semaines après. La décision de l'auteure a notamment été motivée par le fait que la vente de ses romans se raréfiait et que son avenir financier était incertain. 

 

Saving-Mr.-Banks---Tim-Hanks-et-Emma-Thompson.gif

 

Tom Hanks et Emma Thompson


Au cours de deux semaines intenses en 1961, Walt Disney va se démener pour convaincre la romancière. Armé de ses story-boards bourrés d’imagination et des chansons pleines d’entrain composées par les talentueux frères Sherman, il jette toutes ses forces dans l’offensive, mais l’ombrageuse auteure ne cède pas.

 

Impuissant, il voit peu à peu le projet lui échapper...


Ce n’est qu’en cherchant dans le passé de P.L. Travers, et plus particulièrement dans son enfance, qu’il va découvrir la vérité sur les fantômes qui la hantent.

 

Ensemble, ils finiront par créer l’un des films les plus inoubliables de l’histoire du 7ème art...

 

Saving-Mr-Banks-.gif Emma Thompson

 

Le réalisateur John Lee Hancock tenait à ce que les deux époques présentes à l’écran s’imbriquent parfaitement l’une dans l’autre, il confie : "Il fallait au contraire que les deux époques soient intimement liées, au point de brouiller les pistes : s’agit-il d’une histoire qui se déroule en 1961 entrecoupée de scènes du passé, ou bien l’inverse ? Je voulais que la trame narrative de 1906 nous renseigne non seulement sur les origines de “Mary Poppins”, mais également sur les deux semaines que P.L. a passé à Hollywood en 1961 et son conflit avec Walt Disney."


La nature Historique de Dans l'ombre de Mary a fait remonter le temps à la production. Notamment dans la séquence où Disney fait visiter le Parc Disneyland à Pamela Lyndon Travers; l'équipe a tourné dans le tout premier Disneyland au monde, celui de Californie ouvert en 1955, en remettant les décors à l'époque des années 60. Elle a aussi ressorti des archives de la Walt Disney Company et les costumes d'époque des personnages Disney.

 

Les archives Disney ont numérisé plus de 150 documents éphémères comme des guides souvenirs de Disneyland, des cartes postales, des affiches ou encore des catalogues de produits dérivés. L’équipe du tournage a également eu accès à plus de 124 œuvres créées entre 1961 et 1964 et qui sont majoritairement des ébauches pour des story-boards, des illustrations préparatoires ou encore des croquis de costumes, de décors ou de publicités.

 

La scénariste Kelly Marcel a fait beaucoup de recherches sur Walt Disney et P.L. Travers avant de se lancer dans l’écriture du scénario. Elle a étudié l’étude de Neal Gabler intitulée "Walt Disney : The Triumph of the American Imagination", publiée en 2006 et qui fait autorité sur la vie de Walt Disney. Elle a également lu la biographie sur P.L. Travers écrite par Valerie Lawson, australienne tout comme l’auteure de Mary Poppins. Il y a eu deux éditions de ces biographies considérées comme des œuvres majeures sur la vie de l’auteure : "Mary Poppins, She Wrote : The Life of P.L. Travers" ainsi que "Out of the Sky She Came : The Life of P.L. Travers, creator of Mary Poppins".

 

Alors que le numérique est omniprésent, le film a été tourné intégralement sur pellicule tout comme l’avait été Mary Poppins 50 ans auparavant, principalement pour donner un caractère élégant au film que le numérique n’atteint pas encore, selon le directeur de la photographie John Schwartzman.

 

Saving-Mr.-Banks----Emma-Thompson-et-Tom-Hanks.gif.Saving-Mr-Banks---Tom-Hanks.gif

 

Emma Thompson et Tom Hanks

 

Pendant un temps, Meryl Streep fut considérée pour incarner l'écrivain Pamela Lyndon Travers, mais c'est finalement Emma Thompson qui fut sélectionnée. C'est donc la troisième fois qu'elle participe à un film où il est question d'une nounou enchantée, puisqu'elle a déjà joué dans Nanny McPhee  réalisé en 2005 et Nanny McPhee et le Big Bang en 2010.

 

Oscarisée à plusieurs reprises, entre autres pour le magnifique Retour à Howards End,  Emma Thompson, incarne l’auteure asociale et ce rôle lui a visiblement donné du fil à retordre : "Ce personnage de femme désagréable a constitué une fantastique étude de cas qui a exigé de ma part un éventail de jeu extrêmement nuancé. C’est l’une des personnalités les plus complexes qu’il m’ait été donné d’interpréter."

 

P.L. Travers avait demandé à ce que la couleur rouge soit bannie du film Mary Poppins. Walt Disney avait capitulé pendant un temps même si l’on sait qu’il a eu le dernier mot, puisque la première apparition de M. Banks dans Mary Poppins se fait dans une veste de smoking rouge. Cependant, pour faire référence à cette anecdote, Emma Thompson ne porte jamais de rouge dans sa garde-robe.

 

Saving Mr. Banks - Tom Hanks et Emma Thompson


Tom Hanks et Emma Thompson

 

Tom Hanks confie à propos de son travail d'acteur : "Il a fallu que je m’approprie la fantaisie qui illuminait son regard ainsi que sa grande perspicacité, car Walt Disney est inimitable. (…) J’ai passé une journée entière au musée Disney. Sa fille Diane Disney, décédée depuis, et les employés ont été très accueillants et m’ont beaucoup aidé. J’ai pu écouter tous les enregistrements qu’ils possédaient et voir tous les films existants sur l’histoire de Walt. Cet homme a inventé une forme d’art que tout le monde peut imiter sans jamais faire mieux que lui. Cela m’a énormément aidé (...)".

 

Cette visite a aussi permis au comédien de mieux cerner son personnage : "Walt faisait tout lui-même, pourtant il disait tout le temps “nous”. On ne l’a jamais entendu dire : “J’ai eu une idée” ou “J’ai fait ceci ou cela”. Je trouve que cela dénote d’une véritable noblesse d’âme. Il faisait participer tout le monde à ce qu’il faisait. J’ai retracé sa carrière depuis ses premiers dessins animés à Kansas City jusqu’à la création de ses parcs à thèmes."

 

Alors que Walt Disney était un gros fumeur, il est d'ailleurs mort d'un cancer du poumon,, on ne le voit jamais avec une cigarette à la bouche dans le film. Malgré les demandes répétées du réalisateur et de sa productrice Alison Owen, Walt Disney Company a refusé d'accorder une exception à la règle édictée en 2007, qui bannit la cigarette de toutes les productions de la firme.

 

Le compositeur Richard M. Sherman, interprété par Jason Schwartzman dans le film, a été consultant sur le film. Au-delà de la vérité Historique qu'il a pu rétablir par moments, il a surtout travaillé avec Jason Schwartzman et B.J. Novak pour les passages chantés où les deux comédiens reprennent quelques morceaux composés par les frères Sherman pour Mary Poppins. A la fin du tournage, Richard Sherman, seule personne encore vivante ayant vécu la création de Mary Poppins, s’est installé au piano et a fait reprendre en chœur aux 150 membres de l’équipe du film la chanson "Laissons-le s’envoler".

 

Saving-Mr-Banks---Emma-Thompson.gif

 

Emma Thompson

 

Neuf semaines de tournage ont été nécessaires à la réalisation du film, divisées en trois phases : les flashbacks, l’arrivée de P.L. Travers à Los Angeles puis sa rencontre avec Walt Disney. Dans l’ombre de Mary – La promesse de Walt Disney est seulement le troisième film à avoir été tourné dans le parc Disneyland depuis son ouverture en 1955. Le premier film était Des ennuis à la pelle réalisé en 1962 par Norman Jewison, et le deuxième fut That Thing You Do! en 1996, qui marquait les débuts en tant que réalisateur de… Tom Hanks !

 

Saving-Mr.-Banks---Colin-Farrell.gif

 

Annie Rose Buckley et Colin Farrell

 

Merci à Dasola pour sa critique qui a fini par me convaincre.

 

Mon opinion :

 

Les studios Walt Disney Company lèvent le voile sur les difficultés rencontrées par le tout puissant Walt Disney, son entêtement aussi, pour tenir une parole donnée à ses filles, celle d'adapter à l'écran le célèbre best-seller, Mary Poppins.

 

De son Australie natale, où l'on voit l'auteure vivre ses jeunes années en famille, et principalement en totale complicité avec son père, à son appartement Londonien et, des années plus tard à la fameuse rencontre à Los Angeles, ce film est un beau voyage qui nous permet de mieux connaître une certaine Madame P.L.Travers.

 

Le tout puissant Walt Disney devra se plier à toutes les exigences de l'auteure. Quoi que … Celle-ci, soi-disant anglaise, en a le "goût et la couleur du thé". Triste apparence pour mieux masquer un  sacré caractère. Une véritable emmerdeuse pour dire le mot.

 

Emma Thompson livre une incroyable performance en incarnant cette Madame P.L. Travers, à la fois drôle, ennuyeuse, exigeante, émouvante aussi. Elle finira par briser le masque et se livrera peu à peu sur les blessures de son enfance pour mieux accepter de vivre avec.

 

Tom Hanks est un Walt Disney tout à fait crédible. Étonnant, aussi.

 

Colin Farrell, qui par la magie des flash-backs, tient le rôle du père de l'auteure, donc d'Emma Thompson dans le film, prouve tout son talent et offre de beaux moments d'émotion dans la magie da la magnifique photo signée John Schwartzman.

 

Le reste du casting est à la hauteur du talent des principaux acteurs. La délicieuse Annie Rose Buckley incarne l'écrivaine dans son enfance.

 

Si l'ensemble se tient parfaitement bien sur les rails d'une production Disney, il n'en reste pas moins un très agréable moment de cinéma. Une histoire qui fait sourire, peut émouvoir, mais qui, de bout en bout tout, est totalement réussie.

 

Avec, ce grand plaisir ressenti par la seule présence de la remarquable Emma Thompson.

 

 

 

Sources :

http://www.allocine.fr

http://www.imdb.com

http://www.cinemovies.fr

14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 21:30

 

Date de sortie 12 mars 2014

 

La-cour-de-Babel---Affiche.gif


Réalisé par  Julie Bertuccelli

 

Genre Documentaire


Production Française

 

Synopsis

 

Ils viennent d’arriver en France.

 

Ils sont Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais...

 

Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé les échanges, les conflits et les joies de ce groupe de collégiens âgés de 11 à 15 ans, réunis dans une même classe d’accueil pour apprendre le français.

 

Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par le même désir de changer de vie, remettent en cause beaucoup d’idées reçues sur la jeunesse et l’intégration et nous font espérer en l’avenir...

 

 

Extrait d'un entretien avec la réalisatrice

pour http://medias.unifrance.org/medias

 

Pourquoi un documentaire sur les classes d’accueil ?

 
La-Cour-de-Babel.gif"Comme souvent, le hasard d’une rencontre. J’étais jurée dans un festival de films scolaires et Brigitte Cervoni et sa classe y participaient. Des adolescents venus des 4 coins du monde sont arrivés avec leurs visages, leurs accents chacun différents, et une énergie hors du commun. J’ai eu très envie d’aller voir comment ça se passait dans une classe d’accueil. J’avais prévu une année de repérage dans plusieurs collèges pour faire une sorte de casting et écrire un dossier. Mais à la rentrée scolaire, j’ai vu la nouvelle classe de Brigitte, et j’en suis tombée amoureuse. C’est rare de voir autant de pays représentés dans une même classe. Ils avaient des caractères et des talents très différents, très marquants. J’ai eu envie de commencer tout de suite à tourner et la productrice m’a suivie, sans financement. Arte et Pyramide nous ont rejoints en cours de montage."


Tous les élèves de cette classe sont des adolescents...


"Je trouvais intéressant que ce ne soit pas des tout-petits qui arrivent, pour lesquels ça peut être plus facile. Plus on est jeune, plus on s’adapte rapidement. Mais des adolescents qui viennent d’arriver, entre deux âges, entre deux mondes... Ils ont déjà vécu de longues années dans leurs pays respectifs et c’est un déracinement très fort à cet âge-là. La-cour-de-Babel-copie-1.gifEn France, ils sont presque déjà des adultes parce qu’ils ont des responsabilités très lourdes sur les épaules. Ils sont parfois chargés de famille, car ils sont souvent les seuls à parler le français. Ils ne sont pas encore dans l’après-immigration ou le ras-le-bol. Ils ne sont pas enfermés dans une catégorie d’immigrants qui les stigmatiserait ou rejetterait. On sait que cette impasse ou cet avenir peuvent arriver, mais en même temps on sait que tout est encore possible. Ils sont pleins d’espoir. Je montre peut-être un sas protecteur et idéal, une utopie en action, mais je montre aussi un petit théâtre de notre monde où l’énergie de l’espoir peut faire des miracles tout comme la confiance et l’accueil prodigués à ces jeunes..."

 

Tout est filmé dans l’enceinte du collège. Vous n’avez pas eu la tentation d’aller voir comment les élèves vivaient en dehors ?

 

"Je n’ai pas eu envie d’entrer dans l’intimité des familles, ni de filmer leur vie quotidienne. Ce n’était pas le sujet. Je voulais filmer une classe, comme un microcosme, et découvrir comment ces adolescents vivaient, parlaient, grandissaient ensemble. Ce qui se passe dans le cocon de cette petite communauté me semblait un révélateur suffisant de leurs personnalités et de leurs parcours. Par ailleurs, les familles respectives existent dans le film, mais toujours dans le huis clos du collège, puisque j’ai filmé les parents quand ils rencontrent la professeur avec leurs enfants. Dans ces rencontres s’entrouvre leur intimité, en laissant libre notre imaginaire et en rendant plus fort le hors-champ."

 

Parlez-nous de Brigitte Cervoni...


"Cette prof est incroyable. Elle anime, elle écoute, elle met en valeur la différence, la particularité de chacun, et amène ses élèves à parler d’une manière admirable, avec respect et confiance. Elle sait chaque fois trouver la bonne distance. Du coup, ils l’adorent. Je voulais qu’elle soit dans le film, mais pas comme un des personnages du film. C’est venu petit à petit, au fur et à mesure que nous avancions dans le montage. La-cour-de-Babel-.gifEt j’aime bien le fait qu’on la voie de plus en plus, qu’elle devienne au fil du film "un personnage". Elle n’en est pas le centre, mais l’armature. Elle devient un personnage parce que c’est elle qui fait vivre ensemble tout ce petit monde. Brigitte a une pédagogie que je trouve géniale. L’important, c’est que les mômes apprennent. Alors quand elle fait un contrôle où ils ont des mauvaises notes, elle reprend, elle explique et elle refera le même contrôle deux semaines ou un mois plus tard, et elle gardera la meilleure note. Pour les valoriser. L’important, c’est qu’ils aient appris, pas de sanctionner avec des notes. Pour leur enseigner la langue, Brigitte les fait beaucoup parler d’eux et de ce qui les intéresse. Elle a aussi monté ce projet pédagogique de film sur la différence qu’ils devaient eux-mêmes réaliser et qui rejoignait mon sujet : qu’est-ce que vivre ensemble lorsqu’on vient de tous ces pays, de toutes ces cultures, religions, passés différents ? Evidemment elle a le temps pour tout ça, cette classe vit à un rythme différent, mais elle prend ce temps-là."

 

Vous avez filmé combien de temps ? 


La-Cour-de-babel.gif"J’ai suivi la classe sur une année scolaire. J’y allais en moyenne deux fois par semaine. Brigitte me prévenait des thèmes qu’elle allait aborder et je sentais si quelque chose pourrait se passer. J’ai filmé une quantité de choses que je n’ai pas gardées, des sorties, les conseils de classe... Et puis il y avait les cours de grammaire, d’orthographe, de pur français. Je les ai filmés un peu mais je ne voulais pas faire un film sur l’apprentissage du français. Il y a eu aussi des frustrations terribles. J’arrive et on me dit : « Hier, c’était génial! »... On ne peut pas tout anticiper. Par exemple, je n’étais pas présente le matin où Kadhafi a été assassiné. Maryam, la jeune Libyenne, est arrivée avec le journal et la photo, toute émue et heureuse, une discussion politique houleuse a spontanément suivi, je l’ai ratée !"


Justement, parlons de certains sujets "sensibles" que vous n’éludez pas, comme la religion par exemple...

 

La-cour-de-Babel--copie-1.gif"C’est une scène que je trouve magnifique : comment la laïcité rentre dans l’école et d’un coup s’impose à tous. Lors de cette séance, chacun devait apporter "son" objet. Plusieurs d’entre eux ont choisi des objets très personnels, poupées, photos... Youssef a apporté son coran et Naminata sa bible... Pour la petite Djenabou, Dieu c’est "son meilleur ami", Dieu il n’y a que ça, et là ils démarrent tous au quart de tour, discutent, argumentent, égratignent... Et au bout d’un moment, Djenabou coupe court aux discussions et conclut par "on ne sait même pas si Dieu il existe !". Elle ne serait pas venue dans cette école laïque en France, elle n’aurait peut-être jamais douté comme ça. Ce doute-là, le voir émerger chez les adolescents, c’était très émouvant."


C’est vous qui avez fait l’image ?


"Oui, j’aime beaucoup cadrer, je l’ai fait dans tous les documentaires que j’ai réalisés. On sait d’instinct ce qu’il faut filmer. Je pense que j’aurais du mal à donner des indications à un autre dans un contexte où je ne maîtrise pas les événements. Sur place, il faut être vigilant, aiguiser son regard. C’est difficile de faire la lumière et le point dans une classe. Les enfants se coupent la parole sans arrêt, ils bougent, ils se cachent l’un l’autre... Il y a des moments dont je suis très fière : être passée avec ma caméra sur un enfant à l’instant précis où il y avait une expression à saisir, un rire, une larme qui coule."

 

Comment passer inaperçue pendant un an dans une classe avec une caméra ?


"Une caméra, ce n’est pas du tout anodin. Au tout début, il y avait deux, trois élèves qui étaient très cabotins. Je ne voulais pas que la caméra fasse désordre dans la classe parce que cela pouvait les inciter à faire les marioles... Il faut arriver à dire Stop ! Ne faites pas ça, ce n’est pas ça qui m’intéresse, faut pas le faire pour moi ».
La-Cour-de-Babel-.gifTout le monde a un rapport à l’image : mon meilleur profil, mes beaux habits, ma coiffure...

Ce n’est pas rien d’accepter d’être filmé et d’avoir confiance dans ce que l’autre va attraper, parfois à son insu, et puis garder. C’est sur la durée qu’ils m’ont acceptée, et m’ont laissée faire partie de leur classe. J’étais face à eux, à côté de la prof, avec ma petite chaise à roulettes, ils me voyaient bien, ils ne m’oubliaient pas. Mais il n’y a aucun regard caméra dans le film. Simplement j’étais parmi eux, avec eux. Ils parlaient à la prof, ils regardaient la prof. J’essayais d’être discrète mais pas cachée."

 

Vous avez réalisé plusieurs documentaires qui reposent tous sur un travail d’immersion. C’est votre façon de travailler ?

 

"J’aime travailler dans la durée. J’aurais beaucoup de mal à faire un documentaire à partir d’une semaine d’interviews. Je préfère observer la vie qui se fait sans moi plutôt que de la fabriquer. Je me mets au service des personnes que je filme, je travaille à rendre les personnages les plus complexes et les plus beaux possible. Je n’avais pas envie d’autre chose. Je voulais être à leur niveau, simple. Ce sont les personnes qui m’intéressent, pas la recherche esthétique. Le bâtiment, je le filme quatre, cinq fois, simplement, sans faire des effets "flou machin", sans en faire 36 tonnes. Du coup, ce collège ressemble à toutes les écoles. Même si j’adore partir très loin pour réaliser une fiction, je préfère filmer les documentaires près de chez moi. On a toujours intérêt à aller voir autour de soi, dans son voisinage. C’est souvent là qu’on est le plus surpris, que les voyages sont les plus beaux et qu’on peut être le plus utile."

 

Quelques documentaires de Julie Bertuccelli :


Un métier comme un autre réalisé en 1993.

Une liberté ! réalisé en 1994.

La Fabrique des juges ou les règles du jeu réalisé en 1997.

Bienvenue au grand magasin réalisé en 1999.

Les Îles Éoliennes réalisé en 2000.

Un monde en fusion réalisé en 2003. 

Otar Iosseliani, le merle siffleur réalisé en 2006.

Le Mystère Glasberg réalisé en 2008. 

Antoinette Fouque. Qu'est-ce qu'une femme ? réalisé en 2008.

 

 

Rencontre avec Julie Bertuccelli.

 


 

Pensez-vous que La Cour de Babel peut être utile ?


"En tout cas, c’est un film que j’ai vraiment envie de partager. J’ai été très étonnée d’apprendre que ce dispositif de classe d’accueil existe en France. C’est quand même une chose géniale, et aujourd’hui il faut se battre pour que ça continue. Cela permet à tout jeune étranger débarquant en France d’apprendre le français, de réussir sa scolarité et, surtout, de favoriser son intégration en France. Je ne crois pas qu’on puisse rester insensible à ce qu’on voit dans le film.

 

La-Cour-de-Babel-copie-1.gif.La-Cour-de-Babel-copie-2.gif

 

Il fera, j’espère, résonner les débats actuels, souvent nauséabonds.


J’espère qu’il pourra aider à inverser les a priori, contrecarrer les préjugés,

faire réfléchir plus intimement, donner de l’empathie à ceux qui en manquent,

et donner du courage et de l’élan à ceux qui luttent pour le respect et l’accueil.

 

La-Cour-de-Babel-copie-3.gif.La-Cour-de-Babel-copie-4.gif

 

Entre l’enfant de diplomate, celui qui vient pour étudier le violoncelle, celle qui arrive pour retrouver sa mère, celle qui est en attente d’un droit d’asile, celui dont la mère est venue pour une histoire d’amour, celle dont le père vient chercher du travail, celui qui a été chassé de son pays par des groupes néo-nazis, tous représentent divers cas d’immigration. Ils portent en eux une culture radicalement différente, qu’ils confrontent à notre propre culture. Les questions de l’exil et de l’intégration, mais aussi leur regard neuf et critique sur notre monde actuel et sur notre société qu’ils découvrent, résonnent dans cette classe parisienne d’une manière singulière et vivante. Tous sont des enfants courageux, matures, qui portent des responsabilités très lourdes et affrontent leur destin. Pour ces jeunes, l’identité, vécue comme une double appartenance au pays d’origine et au pays d’accueil, est désormais et à jamais plurielle. Ce sont des héros de la vie d’aujourd’hui, ils sont une richesse pour notre pays."

 

La-Cour-de-Babel-copie-5.gif

 

Mon opinion :

 

 

Tout autour de "L'arbre" qui semble être le pilier de la cour de récréation, la réalisatrice propose de partager les moments forts d'une année scolaire, tout à fait particulière, avec des enfants venus de tous horizons.

 

Difficile de rester insensible devant le parcours douloureux de ces adolescents, toutes nationalités confondues, qui se retrouvent dans une classe d'accueil, leur permettant de se familiariser avec notre langue, nos règles aussi.

 

Les raisons de ces exils sont nombreuses et varient pour chacun d'entre eux. "Pour être une femme libre", dira l'une des enfants, loin d'être la plus docile. La caméra caresse tous ces visages, tour à tour tourmentés quand il est question de leur passé, le plus souvent rieurs quand ils parlent de leur présent. Anxieux aussi, quand l'une d'entre elles s'en va, après l'obtention d'un appartement qui devrait lui permettre de vivre mieux, avec sa famille présente, mais encore plus loin.

 

L'humour est présent mais l'émotion domine.

 

La pédagogue, Brigitte Cervoni, fait face avec une incroyable intelligence et une grande finesse à toutes les interrogations et va au-devant des multiples conflits qui pourraient venir ternir sa mission. Admirable de dévouement, de compréhension, de générosité, d'attention, et de ce talent tout particulier nécessaire à tout enseignant pour réussir le pari difficile, celui de donner la connaissance sans imposer sa propre science. L'écoute semble être la première nécessité face à ce groupe d'élèves quelque peu particulier, puisque pour bon nombre, la langue française est le premier barrage. La religion en sera un autre. Mais vu par ces enfants, elle en devient touchante.

 

Ce reportage est d'une profonde humanité. Du rire aux larmes quand il est question du festival Ciné-Clap à Chartres au cours duquel ces enfants reçoivent un prix.

Peu importe lequel, ils ont gagné notre cœur.

 

Nous ne pouvons que leur souhaiter bienvenue et bonne chance. Avec une attention toute particulière pour tous ces enseignants qui, comme Madame Brigitte Cervoni, mettent leur passion d'enseigner au service des plus démunis. Pour elle et Julie Bertuccelli, réalisatrice de ce très beau documentaire, une double reconnaissance.

 


Sources :

http://medias.unifrance.org

http://www.film-documentaire.fr

http://www.allocine.fr

13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 18:55

 

Date de sortie 5 mars 2014

 

Diplomatie---Affiche.gif


Réalisé par Volker Schlöndorff


Avec  André Dussollier, Niels Arestrup,

Burghart Klaußner, Jean-Marc Roulot, Robert Stadlober, Charlie Nelson

 
Genre Drame, Historique 


Production Française, Allemande

 

- César 2015 Meilleur scénario/adaptation

 

Diplomatie est l'adaptation de la pièce du même nom signée Cyril Gély. L'auteur a reçu le Grand Prix de l'Académie Française du Jeune Théâtre, et le prix de la Fondation Barrière.

 

André Dussollier et Niels Arestrup étaient déjà les deux acteurs principaux sur les planches. Ils ont joué la pièce plus de 200 fois, du 1er octobre 2011 au 31 décembre, au Théâtre de la Madeleine à Paris dans une mise en scène de Stephan Meldegg.

 

 

C'est donc tout naturellement qu'ils ont repris leurs rôles respectifs dans le film.

 

 

 

Synopsis

 

La nuit du 24 au 25 août 1944.

 

Le sort de Paris est entre les mains du Général Dietrich Von Choltitz (Niels Arestrup), Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres.

 

Diplomatie---Niels-Arestrup-et-Andre-Dussollier.gif  

 

Niels Arestrup et André Dussollier

 

C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Raoul Nordling (André Dussollier) lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice.

 

Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ..., sont minés et prêts à exploser.

 

Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

 

Diplomatie---Niels-Arestrup-et-Andre-Dussollier-copie-1.gif

 

Niels Arestrup et André Dussollier

 

Diplomatie tire son scénario de faits réels puisque des rencontres se sont effectivement déroulées entre Raoul Nordling et le Général von Choltitz.

 

Cependant il n'y a actuellement aucune information permettant d'affirmer ce que les deux hommes se sont dit et si Nordling a joué un rôle majeur dans la décision de von Choltitz de ne pas faire sauter Paris.

 

Le film imagine donc ce qui s'est dit entre les deux hommes et ouvre un champ de possibilités sur les scénarios envisageables.

 

  Diplomatie.gif


Extrait d'nterview accordé par Volker Schlöndorff

 pour http://medias.unifrance.org.

 

"La guerre est une situation extrême qui révèle le meilleur et le pire chez l’être humain. Aujourd’hui, un conflit entre la France et l’Allemagne est tellement impensable qu’il me semblait intéressant de rappeler les rapports que nos deux pays ont entretenus dans le passé. Si, par malheur, Paris avait été rasé, je vois mal comment le couple franco-allemand aurait pu émerger et, au-delà, comment l’europe aurait pu s’en remettre. D’autre part, ce qui m’a également séduit, c’était l’occasion de rendre hommage à Paris. Depuis mes 17 ans, j’ai traîné dans tous les coins de la capitale, dont je connais le moindre pont et monument : je crois bien que durant mes années d’assistanat de Louis Malle et de Jean-Pierre Melville, j’ai davantage sillonné les rues de la ville qu’un taxi ! Autant dire que j’adore Paris et qu’être invité à célébrer la survie de Paris, un demi-siècle plus tard, était un très beau cadeau."


La rencontre, telle qu’elle est mise en scène dans le film, n’a pas eu lieu. Toutefois, Nordling et Choltitz se sont rencontrés plusieurs fois, quelques jours avant le 24 août, aussi bien à l’hôtel Meurice que dans les bureaux de la Kommandantur, pour négocier un échange de prisonniers politiques entre allemands et Résistants. et cela a très bien fonctionné. D’autre part, entre le 20 et le 24 août, les deux hommes ont négocié une sorte de cessez-le-feu. Les Résistants de Paris avaient réussi à s’emparer notamment de la préfecture de police, mais craignaient un assaut des Allemands car ces derniers avaient encore des troupes en France. Le consul et le général ont donc négocié une trêve pour que les Allemands puissent traverser Paris sans tomber dans des embuscades et que les Résistants puissent regrouper leurs forces. a cette occasion ils ont aussi parlé de la beauté de Paris et du danger de sa destruction imminente.

 

Diplomatie---Niels-Arestrup-et-Andre-Dussollier-copie-2.gif

 

Niels Arestrup et André Dussollier


Il existe les autobiographies, écrites dans les années 1950, de Nordling et de Choltitz. Comme ce sont des témoignages individuels, où chacun essaie d’embellir son rôle ou de se blanchir dans le cas du général, il faut les considérer avec beaucoup de précaution.


À la question : Quelle part la fiction occupe -t-elle dans le film ?


Le réalisateur avoue : "La part de fiction est considérable, et c’est d’ailleurs cela qui m’a intéressé. Ce qui est sûr et que Cyril Gély a utilisé comme point de départ : les deux hommes se connaissaient et ont parlé du sort de la ville de Paris. C’est pourquoi les alliés se sont servis du consul Nordling pour porter au général une lettre, sans doute rédigée par le général Leclerc, comportant une proposition adressée à von Choltitz de se rendre et de rendre la ville intacte. Comme dans le film, Choltitz aurait refusé cet ultimatum. À partir de ces quelques faits historiques, nous avons bâti une intrigue et essayé d’imaginer l’état d’esprit du général allemand. La chambre avec un double fond et l’escalier secret par lequel la maîtresse de Napoléon III aurait eu accès à l’hôtel sont de pures inventions. J’aimais bien ce côté théâtre de boulevard, avec l’humour dans les dialogues aussi. Le huis-clos souligne la fiction. Nous ne faisons pas dans l’authentique. Toutefois, et contrairement au théâtre, dans un film il faut une perspective de récit, c’est-à-dire savoir qui nous raconte cette histoire et pourquoi. Cela ne pouvait être que le Consul. D’où l’idée de commencer par lui, traversant Paris la nuit, hanté par les images de la destruction de Varsovie et en proie à la question: comment dissuader le général de mettre en œuvre l’ordre sinistre que Hitler avait donné la veille. et notre perspective de narration devient celle du consul qui boucle d’ailleurs le récit lorsqu’il s’en va avec le concierge, ayant trahi le général pour sauver Paris. Sans regret. Si l’enjeu est Paris, tous les coups sont permis."


Diplomatie - Niels Arestrup"Sans être un martyr, loin s’en faut, von Choltitz se trouvait dans une situation très difficile : fidèle serviteur du Führer, il aurait été mêlé, selon certaines sources, à la liquidation des Juifs à l’est et à la destruction de Rotterdam, qui sont des crimes de guerre, contraires aux traditions des officiers prussiens. Car le général incarne la troisième ou la quatrième génération d’une longue lignée d’officiers et son identité se définit par certaines règles militaires, comme l’obéissance - le fondement même d’une armée qui fonctionne - et l’amour de la patrie et le prestige de la famille. alors qu’en août 1944, plus aucun général allemand ne croit à la victoire, von Choltitz reçoit l’ordre de détruire Paris et il réagit avec une crise d’asthme : il est dans l’incapacité d’exécuter cet ordre, mais ne sait s’y dérober non plus. C’est la question du libre-arbitre qui ne l’est pas. Car s’il sait ce qu’il faudrait faire, la force lui manque de l’exécuter. Ce n’est pas dans sa tête que la décision se prend, mais dans son corps." déclare le réalisateur. Avant de continuer ...


"C’est alors que se présente le consul Nordling, presque comme un sauveur, même si le général le considère d’abord comme un intrus qui s’introduit dans l’appartement à la manière d’un voleur. Or, à chaque fois que le consul est sur le point de s’en aller, von Choltitz a une crise d’asthme, comme pour le retenir : c’est son inconscient qui s’exprime. Le consul veut mettre fin à cette guerre. Diplomatie - André DussollierDans son esprit, pour atteindre son objectif, tous les coups sont permis et, d’ailleurs, les méthodes des diplomates ne sont guère plus propres que celles des militaires, quoique moins mortelles. J’avais donc très envie de rendre hommage au courage, à la persévérance, à la ruse et au succès du diplomate qui, pour moi, est le véritable héros du film. Il incarne l’humanisme au delà des lois de l’Etat.

 

 

Mon opinon :

 

 

Les principaux protagonistes qui firent les beaux soirs du théâtre de la Madeleine à Paris pendant 3 mois, interprètent, quelques 3 années plus tard, les mêmes rôles sur le grand écran.

 

Cette fois-ci sous la baguette du grand Volker Schlöndorff qui démontre, une fois de plus, sa virtuosité dans une réalisation sans faille aucune.

 

Si la vérité historique reste loin, à la fois du spectacle théâtral et de celui présenté sur grand écran aujourd'hui, il n'en reste pas moins un grand moment de cinéma. Tout est connu et su d'avance et pourtant l'intérêt ne faiblit pas, les dialogues sont forts et frappent comme autant de coups de fouets, avec de temps à autres, quelques moments d'un humour bienvenu.

 

Le réalisateur avoue "La chambre avec un double fond et l’escalier secret par lequel la maîtresse de Napoléon III aurait eu accès à l’hôtel sont de pures inventions. J’aimais bien ce côté théâtre de boulevard, avec l’humour dans les dialogues aussi."

"- La France ne s'en portait pas plus mal" rapporte André Dussollier dans le rôle de Raoul Nordling.

 

Pour coller au plus près de son œuvre initiale, Cyril Gély scénarise le film.

 

Des images d'archives viennent ponctuer brièvement cet exercice difficile, celui de rendre passionnant un huit clos qui aurait pu faire sombrer dans l'ennui. C'est tout le contraire.

 

Grâce essentiellement à André Dussolier et Niels Arestrup, dans ce face à face où chacun avance ses pions avec malice et méfiance. Deux grands talents qui semblent s'amuser de leur propre manigance pour le plus grand plaisir du spectateur.

 

Paris reste une ville unique au monde. Les dernières images du film ne viendront pas contrarier mon affirmation, qu'elles soient prises des terrasses de l'hôtel Meurice ou pendant cette courte balade sur la Seine entre le Pont de Bir-Hakeim et le pont Alexandre III.

 

Sources :

 

http://www.unifrance.org

http://www.allocine.fr

13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 18:31

 

Le nom "péplum" ne daterait que de 1963. C'est la bande de cinéphiles français du Mac-Mahon, emmenée par Bertrand Tavernier, qui apprécie ce genre de film d'aventures en costume et qui baptise le genre du nom de péplum.

 

Il s'agit sans doute d'une version latinisée du terme grec Peplos, désignant un vêtement féminin, mais peut-être aussi une tunique.

 

Ce serait alors une référence au film La Tunique  (The Robe) un péplum américain réalisé par Henry Koster, adapté du roman éponyme de Lloyd C. Douglas paru en 1942.

Le film est sorti en 1953, avec entre autres Richard Burton, Jean Simmons, Victor Mature.

Une première démonstration du procédé Cinémascope.

 

 

Une fois lancé en France en 1963, le terme sera repris internationalement. Il désignera des films d'aventures dont le contexte est l'antiquité : aussi bien la Rome antique que la Grèce plus ou moins légendaire ou l'Égypte.

 

 

À voir ou revoir, à découvrir peut-être.

 

En tout cas un cinéma que je ne renie pas !

 

 

Pour lire l'article consacré aux films, un clic sur l'affiche !

 

Bon voyage !

 

 

Ben Hur - Affiche.Jules César - Affiche.Les derniers jours de PompeÏ 2.

 

 

Le colosse de Rhodes - Affiche-copie-2.Quo Vadis - Affiche.Gladiator - Affiche 1.

 

Affiche.Pompei - Affiche.300- Rise of an Empire - Affiche.

 

.La Légende d'Hercule - Affiche.Exodus- Gods And Kings - Affiche.

13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 18:30


Date de sortie 19 février 2014

 

Pompei---Affiche.gif


Réalisé par Paul W.S. Anderson


Avec Kit Harington, Emily Browning, Kiefer Sutherland,

Adewale Akinnuoye-Agbaje, Jessica Lucas, Carrie-Anne Moss

 

Titre original Pompeii

 
Genre Action, Aventure


Production Américaine,  Allemande

 

 

En 2007, Roman Polanski commence à développer un projet de film sur Pompéi, d'après un roman éponyme de Robert Harris publié en 2003. Le budget du film est alors estimé à 130 millions de dollars. Le projet ne se concrétise finalement pas.

 

Dès février 2013, contre toute attente, un budget conséquent est à nouveau débloqué et  Paul W.S. Anderson est nommé comme réalisateur. Le scénario sera signé par Julian Fellowes qui a reçu l'Oscar du meilleur scénario original en 2002 pour Gosford Park réalisé par Robert Altman. Il participe également à l'écriture des scénarios de la série à succès dont il est le créateur : Downton Abbey.

 

Pour être le plus fidèle possible à l'évènement historique dépeint dans le film, la grande majorité des scènes ont été tournées, notamment sur le véritable site de Pompéi, et aux Cinespace Film Studios de Toronto. Le but a été d'éviter de tourner au maximum sur fond vert.

 

La production a tourné pendant six jours à Pompéi réalisant des prises de vues du Vésuve pour filmer le pied de la montagne. Elle a également filmé les corps encore présents sur le site et momifiés par la pluie de cendres.

 

Gladiator de Ridley Scott a été une source d'inspiration pour les scènes avec des combats de gladiateurs et Titanic de James Cameron a été un modèle pour filmer l'ambiance de catastrophe et de désastre qui règne lors de l'éruption du volcan.

 

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 Kit Harington

 

Synopsis

 

En l’an 79, la ville de Pompéi vit sa période la plus faste à l’abri du mont Vésuve.

 

Milo (Kit Harington), est un jeune esclave profondément épris de Cassia (Emily Browning), la fille de son maître (Jared Harris). Il rêve du jour où il pourra se libérer de sa condition d'esclave et ainsi revendiquer la main de la jeune femme.

 

Milo ignore alors que cette dernière est déjà promise au riche le sénateur Corvis (Kiefer Sutherland) tandis que lui-même va être vendu.

 

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Kit Harington et Emily Browning

 

Manipulé puis trahi, Milo se retrouve à risquer sa vie comme gladiateur et va tout tenter pour retrouver sa bien-aimée.

 

Prisonnier du bateau qui l'emmène vers son nouveau maître, Milo voit les cendres et la lave détruire le seul endroit qu'il ait jamais connu. Déterminé à s'échapper, Milo n'a que très peu de temps pour revenir sur terre et secourir ses proches

 

Dans quelques heures la ville va être le théâtre d’une des plus grandes catastrophes naturelles de tous les temps.

 

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Adewale Akinnuoye-Agbaje et  Kit Harington

 

Habitué à partager la tête d'affiche avec ses partenaires dans Game of Thrones où il incarne Jon Snow, Kit Harington signe ici son premier film dans lequel il a le rôle principal. L'acteur a annoncé à Paul W.S. Anderson après la lecture du script qu'il ferait toutes les transformations physiques nécessaires pour correspondre à la description qui était faite de son personnage. Le comédien a ainsi suivi un régime hyper protéiné à 3 000 calories par jour et a pris 12 kilos. Il a ensuite fait une diète pour passer d'environ 76 à 64 kilos de façon à donner une définition extrême à ses muscles.

 

Kiefer Sutherland Pompei---Kiefer-Sutherland.gif

 

Le film débute par des images des cendres qui ont recouvert la ville de Pompéi, une ville romaine de Campanie. Fondée au VIème avant J.C.

 

Le film traite donc de cet événement historique terrible lors duquel une cité disparut presque totalement.

 

De l'histoire de Pompéi à la fiction.

 

Au début du mois d'août 79, les fontaines et les puits s'assèchent. De petits tremblements de terre commencent à se dérouler le 20 août 79, devenant plus fréquents au cours des quatre jours suivants. Mais ces avertissements ne sont pas reconnus. Les Romains n'ont pas de mot pour désigner un "volcan" et seulement une vague notion des autres montagnes similaires comme l'Etna, demeure de Vulcain.


À une date communément fixée 24 août 79, sous le règne de Titus de la dynastie des Flaviens, le Vésuve, volcan jusque-là endormi, entre en éruption et ensevelit les villes d'Herculanum, de Pompéi et de Stabies, situées à ses pieds sur le golfe de Naples.

Par coïncidence, il s'agit du lendemain de Vulcanalia, le festival du dieu romain du feu.

 

Selon de récentes découvertes, il semblerait que l'éruption date du 24 octobre 79. En début d'automne. En effet, les habitants portaient des vêtements en laine, les vendanges avaient eu lieu, des braseros étaient allumés.


Le bouchon de lave qui bloque la cheminée du Vésuve saute, il se forme alors un panache constitué d'une masse de matériaux volcaniques et de gaz plus légers que l'air. La colonne continue à s'élever jusqu'à ce que les matériaux soient emportés par les vents dominants en direction du sud-est, vers la région de Pompéi.

 

Pompéi et quelques-unes de ses merveilles aujourd'hui, encore !

 


 

Pline le Jeune, qui était à Misène, décrit l’éruption dans deux de ses Lettres à Tacite : "Il était difficile de discerner de loin de quelle montagne sortait ce nuage; l'événement a découvert depuis que c'était du mont de Vésuve. Sa figure approchait de celle d'un arbre, et d'un pin plus que d'aucun autre; car, après s'être élevé fort haut en forme de tronc, il étendait une espèce de feuillage. Je m'imagine qu'un vent souterrain violent le poussait d'abord avec impétuosité et le soutenait; mais, soit que l'impulsion diminuât peu à peu, soit que ce nuage fût affaissé par son propre poids, on le voyait se dilater et se répandre; il paraissait tantôt blanc, tantôt noirâtre, et tantôt de diverses couleurs, selon qu'il était plus chargé ou de cendre ou de terre."

Pline le Jeune, Épîtres, livre VI, lettre 16

 

Vers 8 heures du soir, après les  premières heures de l'éruption, la composition du magma se modifie et une pluie une énorme masse de scories volcaniques, en particulier de la pierre ponce blanche, tombe sur Pompéi. La ville est engloutie sous une épaisse couche de matériaux éruptifs, jusqu'à 2,8 m de scories, lapilli, et quelque 1,8 m de cendres

 

Pompei---Friedrich-Federer.gifAprès quelques heures, la couche de pierres est si haute que les toits des maisons s'effondrent, tuant un certain nombre de personnes qui croyaient que leur maison était un refuge suffisant. Le deuxième jour, une colonne éruptive ne peut plus supporter la charge en fragments, et s'effondre sur elle-même, donnant naissance à des écoulements de matériaux incandescents et de gaz le long des flancs du volcan (nuées ardentes).

 

À l'aube, plusieurs écoulements atteignent Pompéi. Le premier s'arrête à la porte d'Herculanum, sans pénétrer dans la ville. Les deux suivants ont un effet dévastateur. Une masse fluide se déverse sur la ville, entraînant la mort de tout ce qui vit encore, que ce soit dans les rues ou dans les maisons. Une cendre fine, mêlée de gaz, pénètre dans les poumons et provoque l'asphyxie. Lorsque le dernier surge, le plus destructeur, touche la ville vers 8 heures du matin, toute vie y a cessé. Il provoque l'écroulement des parties hautes des édifices. L'après-midi une épaisse couche de cendre blanche couvre la ville, mais ne l'a pas ensevelie.

 

La découverte de ces villes enfouies se fait au début du 17ème siècle pour Pompéi et au début du 18ème siècle pour Herculanum. Depuis lors, les fouilles n'ont jamais cessées de découvrir de nouveaux édifices publics, des temples ou des magasins. Actuellement, les fouilles et les restaurations continuent et les découvertes incessantes, donnent une connaissance approfondie des villes à cette époque, ainsi que de l'art et de la vie quotidienne de ses habitants.

 

 

Plusieurs films ont tenté de relater l'histoire de Pompéi.

 

Gli-Ultimi-giorni-di-Pompei.gif Gli Ultimi giorni di Pompei.

Réalisé par Mario Caserini et Eleuterio Rodolfi, sorti en 1913

Film italien muet, en noir et blanc,


 

The Last Days of Pompeii The-Last-Days-of-Pompeii--1935-.gif

Réalisé en 1935 par Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper.


Les-derniers-jours-de-Pompei---Marcel-L-Herbier.gif Les Derniers Jours de Pompéi

Réalisé par Marcel L'Herbier en 1950


Les Derniers Jours de Pompéi, Réalisé par Sergio Leone en 1959

Cliquez ICI !


Au temps de Pompéi un film-documentaire

 

 


Le film de Paul W.S. Anderson relatera donc cet événement, la plus terrible catastrophe naturelle de l'histoire, tout en se focalisant sur l'histoire de Milo.

 

Pompeii.gif

 

Mon opinion :

 

Juste ce que je voulais, passer un moment distrayant.

 

Pari réussi et je ne renie pas mon plaisir tout en mettant quelques limites à ce long-métrage qui ne devrait pas rester dans les annales.

 

L'histoire, connue de tous, et déjà portée à plusieurs reprises sur le grand écran, bénéficie ici de la 3D, véritable star du film. Un plus également, les premières images qui voudraient, comme par magie, faire renaître les véritables acteurs du drame de leurs propres cendres. Le cadre y est et très vite le rythme s'accélère pour nous plonger dans la vie d'un certain Milo. Un homme qui connaît les chevaux et qui devra traverser autant d'épreuves violentes, et toutes les trahisons qui vont avec, pour, hélas, bien peu d'émotion ressentie.

 

Après des débuts prometteurs sur les scènes anglaises, le tout jeune acteur, Kit Harrington, musclé à outrance, est en droit d'espérer des rôles plus écrits pour affirmer son talent et atteindre une certaine renommée à laquelle son physique avantageux ne devrait pas porter ombrage.

 

À ses côtés, l'imposant Adewale Akinnuoye-Agbaje, qui, d'ennemi inévitable deviendra ami sûr.

 

Emily Browning, également, qui s'est déjà fait remarquer dans des rôles à la mesure de son talent, et qui, ici, parvient à imposer sa belle silhouette. Défi d'autant plus risqué que l'ensemble du film tombe dans la démesure, avec entre autres, des partenaires particulièrement musclés.

 

Effets spéciaux aidants, et particulièrement réussis, je n'ai pas vu le temps passer et me suis laissé emporter par l'action et surtout par la fureur de ce volcan meurtrier.

 

Sources :

http://www.cinemovies.fr

http://fr.wikipedia.org

http://www.allocine.fr

http://www.imdb.com

 

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mais beaucoup s'échinent à la transformer

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