Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 22:59

 

Date de sortie 6 juillet 2016

 

Truman


Réalisé par Cesc Gay


Avec Ricardo Darín, Javier Cámara, Dolores Fonzi,

Eduard Fernández, Javier Gutiérrez, Alex Brendemühl, Oriol Pla


Genre Comédie dramatique


Production Espagnole

 

Synopsis

 

Julián (Ricardo Darín) et Tomás (Javier Cámara) sont amis depuis l’enfance.

 

Mais aujourd'hui, l’Atlantique les sépare: le premier s’est construit une carrière d’acteur à Madrid, tandis que le second enseigne les mathématiques dans une université canadienne.

 

Quand Tomás frappe à la porte de Julián au bout de nombreuses années, cela ne relève donc pas du hasard. En effet, il a appris que son ami n’était pas au meilleur de sa forme. Sautant dans un avion, ils vont alors passer ensemble quelques jours inoubliables, à se remémorer leurs souvenirs communs, à rire, mais aussi à pleurer – car leurs retrouvailles sont également synonymes d’adieux…

 

Truman -

 

Javier Cámara et Ricardo Darín

Propos du réalisateur Cesc Gay.

 

À l'origine du film.

 

J’ai mis à plat mes premières idées et ai commencé à prendre des notes sur Truman pendant les pauses lors du tournage de mon précédent film, Les hommes! De quoi parlent-ils ?
Je venais d’affronter la maladie et la mort de ma mère et c’est sans aucun doute cette expérience qui m’a poussé à parler de ce que je venais de traverser.
C’était peut-être un peu osé de ma part, mais j’avais besoin d’expliquer ce que j’avais vu et ressenti durant cette période. Les mois suivants, je me suis retrouvé à tenir un journal sur lequel je reportais chaque situation, chaque réaction et chaque émotion vécue par ma mère, par moi, ma famille ou mes amis tout au long de la maladie et de son inéluctable issue.

 

Une approche insouciante ...


Truman - Ricardo Darin.

.

Déjà dans ces premières notes, je voulais m’inspirer de mon expérience avec humour ou, tout du moins, éviter le ton grave utilisé habituellement dans les films qui traitent de tels sujets.
En relisant le journal que je tenais, je me suis rendu compte que j’avais adopté cette légèreté instinctivement, comme si c’était une démarche thérapeutique, un mécanisme de défense par rapport à ce que j’endurais.
C’était comme si j’avais besoin d’apaiser mes émotions et de donner un sens à ma routine quotidienne. En effet, c’est de ce train-train quotidien, alors que je prenais soin de ma mère, que surgissaient ces moments spéciaux, inattendus et même drôles.

 

 

 


Lorsqu’on combat la maladie, certaines situations et réactions, vues de l’extérieur, peuvent sembler comiques, absurdes et même grotesques. L’idée d’aborder de manière drôle et tendre un sujet aussi douloureux et traumatisant pour les gens qui sont concernés, m’a semblé intéressante.
J’aimerais que le film aide les spectateurs à s’interroger sur leur manière d’aborder la mort, mais sans les bousculer, plutôt en les divertissant, qu’il leur permette de maîtriser la panique qui nous envahit lorsque la vie nous oblige à regarder la mort en face, d’une manière ou d’une autre.


Truman tente essentiellement à l’incertitude et à l’inconnu. C’est un enchevêtrement de comédie et d’émotion, d’ironie et de tendresse. Un mélange de sentiments destiné à faire rire, pleurer, penser et sourire. Truman est un essai. Une tentative de surmonter la panique que nous ressentons face à la maladie et à la mort imminente, la nôtre ou celle d’un être cher. C’est l’exploration de nos réactions devant l’inattendu, l’inconnu et la douleur.


C’est aussi un film sur l’amitié et sur la relation de deux hommes faisant face à l’adversité, un homme malade et un autre qui l’accompagne.


Truman - Javier Cámara et Ricardo Darín Deux hommes et également un chien, le fidèle compagnon du protagoniste, dont le nom donne au film son titre.


J’ai eu la chance d’obtenir pour les deux rôles, les deux acteurs dont je rêvais dès le début. Ricardo Darín et  Javier Cámara ont immédiatement accepté notre projet et je leur suis très reconnaissant pour cet engagement et pour la qualité de leur interprétation.

 

Cineuropa a interrogé le réalisateur sur son nouveau "bébé", Truman, en compétition au 63ème Festival de San Sebastian, où il a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements, de même que les "muses" de Gesc Gay dans ce film, Ricardo Darin et Javier Camara.

 

Comme est venue l'idée de raconter le film à rebours, en partant de la fin pour reconstruire l'histoire jusqu'à ce moment ?


Il ne s'agit pas dans le film de résister à ce qui se passe après, mais au contraire de l'accepter. De nombreux films sont construits autour du combat contre le sort : on a d'abord le diagnostic, et puis à la fin on s'en tire. Le scénario de ce film a un début bien plus grave : c'est pour ça que Tomas prend cet avion, parce que son ami a décidé qu'il ne reviendrait pas. Il le sait déjà, mais il le découvre aussi, et c'est ça qui fait qu'il monte dans l'avion. Il était prêt à jeter l'éponge quand...

 

Avez-vous situé Tomas au Canada pour ajouter un élément dramatique ?


Truman.

Oui, je voulais souligner la distance entre les deux hommes parce que quand quelqu'un traverse la planète pour voir un ami, ça veut dire que c'est important. Ça donne de l'élan au film, ça montre que quelque chose de significatif se passe.

 

 

 

Je voulais mettre en évidence une distance physique, mais aussi émotionnelle, de manière à ce que tout ce qui suive soit plus intense. De même, quand Tomas repart, ils savent qu'ils ne se reverront plus jamais.

 

Une des choses les plus difficiles à éviter, quand on aborde le thème de la mort, c'est de tomber dans le sensationnalisme ou la sensiblerie, mais vous évitez très bien l'écueil.


Truman - Oriol Pla et Ricardo Darín.

Je sentais qu'il fallait qu'il y ait un équilibre entre les scènes : les scènes avec le fils, la scène de sexe, qui est libératrice pour Julian, et les séquences plus sombres qui viennent après...

 

Il fallait que le film contienne tous les ingrédients, et que nous dosions ceux-là avec soin.

 

 

J'essaie toujours de rester très proche de la réalité et de la vérité quand j'écris. Je n'ai jamais écrit en me référant aux codes cinématographiques – bien que cela m'ait beaucoup nui dans mes recherches de financements. Nous ne confectionnons pas nos scénarios à partir de la recette américaine que le spectateur connaît par coeur. Là-bas, tout est très prévisible, or j'essaie d'éviter cela, justement. Truman aurait été très différent s'il avait été interprété par des femmes, parce qu'il aurait été plus expressif, plus empathique, plus propice aux larmes. Je ne sais pas si j'aurais été capable d'écrire ce scénario là : pour moi, il était évident qu'il s'agissait d'une histoire d'hommes. Je voulais la construire à partir des sentiments contenus, de la pudeur.

Javier Camara a évoqué en conférence de presse la bonne ambiance qui s'est créée sur le plateau. A-t-il été difficile de faire un film où la mort est aussi présente ?


Ça n'a rien à voir. La manière d'être des gens et le genre d'ambiance de travail qui se crée entre eux sur un plateau n'ont rien à voir avec le fait qu'il tourne Pirates des Caraïbes ou autre chose. Chacun est à son poste, que ce soit le chef-opérateur, le chef-électro ou l'acteur, et ce dernier a les outils pour aller d'un lieu à l'autre. C'est pour cela qu'il est si difficile de faire du cinéma ! J'ai dû beaucoup contenir Javier Camara, mais une fois la scène terminée, il se libérait et racontait des blagues.

 

Truman - Javier Camara

Mon opinion

 

Truman est un film magnifique sur l'amitié. La vraie. Un face à face entre deux hommes, l'un devant la maladie et son choix de finir dans la dignité, pendant que le deuxième l'accompagnera. Scénario casse gueule, s'il en est.

 

Le long-métrage, du réalisateur/scénariste, Cesc Gay, multi récompensé, aux derniers et prestigieux Goyas, en particulier, est d'une parfaite ingéniosité, évite tous les pièges et fait preuve d'une grande finesse et d'une grande maîtrise. Le trouble ressenti ne sombre à aucun moment dans le pathos. Des passages d'une intensité forte à d'autres moments plus légers ponctuent le film. Les retrouvailles d'un fils qui vit à Amsterdam, un voyage en avion accompagné de dialogues plein d'humour, les rendez-vous pour une éventuelle adoption de Truman, le chien magnifique, la lâcheté d'un prétendu ami et directeur de théâtre, ou plus encore, ces face à face silencieux où seule la présence reste importante, sont autant de moments qui laisseront en mémoire des traces indélébiles et ramèneront les pensées vers l'essentiel.

 

La vie, les relations amoureuses, l'acceptation, et ce partage magnifique qu'offre l'amitié. Celle qui donne et "ne demande rien en retour".

 

La formidable Dolores Fonzi, déjà remarquée dans Paulina, le très beau film de Santiago Mitre, confirme son grand talent. Sa seule présence irradie l'écran. Des acteurs, fidèles du réalisateur, dans les rôles principaux sont éclatants de justesse. L'excellent Ricardo Darín, connu et reconnu, fait preuve avec ce film, si besoin était, qu'il peut tout jouer. Javier Cámara ne se départit pas d'une drôlerie bienvenue tout en restant, dans d'autres passages, d'une parfaite sobriété. Oriol Pla, dans le rôle du fils, est une belle révélation. Eduard Fernández et Javier Gutiérrez, dans de simples participations sont parfaits et complètent un excellent casting.

 

Un film coup de cœur, dont on ne sort pas indemne, mais qui restera, pour ma part, un très grand moment de cinéma.

 

Truman - Javier Camara et Ricardo Darin

5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 22:57

 

Date de sortie 22 juin 2016

 

Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)


Réalisé par Sérgio Machado


Avec Lázaro Ramos, Kaique Jesus, Elzio Vieira,

Sandra Corveloni, Fernanda De Freitas,

Les rappeurs brésiliens Criolo et Rappin' Hood, Marin Alsop,

L'orchestre symphonique de São Paulo/OSESP

L'orchestre d'Heliópolis


Genres Drame, Musical

 

Titre original Tudo que Aprendemos Juntos


Production Brésilienne

 

 

Synopsis

 

Laerte (Lázaro Ramos), talentueux violoniste, rêve depuis toujours d'intégrer l’orchestre symphonique de São Paulo.

 

Dévoré par le trac, il échoue à l'audition et accepte à contrecœur d'enseigner la musique à des adolescents d’Heliópolis, la plus grande favela de la ville.

 

Dans cet univers pourtant hostile, où gangs et dealers règnent en maîtres, Laerte va tisser des liens forts avec ses élèves, découvrir des talents insoupçonnés et changer leur vie à jamais.

 

Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)

Entretien avec le réalisateur Sérgio Machado relevé dans le dossier de presse

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire cette histoire ? Et quels liens y a-t-il avec votre expérience personnelle ?


Je suis fils de musiciens et j’ai passé la majeure partie de mon enfance à proximité d’un orchestre. Mon père jouait d’un instrument à vent et du piano, ma mère était bassoniste de l’Orchestre symphonique de l’université de Bahia. Comme ils étaient tous deux étudiants, ils n’avaient pas les moyens de se payer une nounou; j’ai donc grandi entouré d’instruments en baignant dans la musique classique. J’ai même étudié le piano et le violon, mais comme je n’étais absolument pas doué, je ne répétais pas sérieusement.
Le film a ravivé de nombreux souvenirs enfouis en moi et il ne fait pas de doute qu’il s’agit pour moi d’un hommage à mes parents. C’est aussi un projet personnel dans le sens où le dilemme auquel se trouve confronté le personnage résonne vraiment en moi. C’est l’histoire d’un violoniste victime de ses nerfs au moment d’une audition cruciale. Sa vie va basculer d’un instant à l’autre puisqu’il ne sera plus en mesure de faire ce pour quoi il s’est préparé toute sa vie. Je suis parvenu à véritablement avancer sur l’écriture du scénario au moment où j’ai compris combien l’expérience de Laerte était proche de la mienne. J’ai décidé que je voulais devenir réalisateur à un très jeune âge et je n’avais jamais envisagé d’exercer toute autre activité. L’angoisse que connaît le personnage principal est aussi la mienne : celle de ne plus jamais pouvoir tourner un film. Ces deux dernières années, la musique est réapparue dans ma vie depuis que mon fils de dix ans, après s’être rendu sur le tournage du film, m’a confié qu’il souhaitait prendre des cours de violon. Chaque jour, je suis épaté par sa discipline et par l’assurance qu’il ne cesse de prendre grâce à la pratique de cet instrument. En apprenant à jouer du violon, Jorge a également mûri. Ses progrès ont été fulgurants et il se prépare à présent à rejoindre l’Orchestre symphonique d’Heliópolis, l’orchestre dont le film s’inspire.

 

Comment avez-vous géré le fait que le film est tiré d’une histoire vraie ?


Quand on s’est mis au travail, on a essayé d’avoir le maximum d’informations sur l’histoire de l’Institut Baccarelli afin de définir au mieux l’univers du film. Marta Nehring, scénariste et documentaliste, est même allée jusqu’à s’installer temporairement à Heliópolis. Nous avons interviewé des dizaines de musiciens et de professeurs et nous avons également discuté avec les musiciens qui jouaient aux débuts de l’Orchestre et que l’on aperçoit dans le film. J’ai discuté du scénario à de nombreuses reprises avec Edilson et Edmilson Venturelli, qui dirigent l’Institut Baccarelli. J’ai suivi des cours et j’ai même tenté d’apprendre le violoncelle pendant deux mois afin de me retrouver entouré d’étudiants et d’être en mesure de mieux appréhender leurs problématiques.
Cependant, il était clair pour nous qu’un seul film ne suffirait pas à montrer l’immensité du projet qui a consisté à sensibiliser des millions d’adolescents issus de milieux défavorisés à l’apprentissage de la musique. Au bout du compte, le scénario final est à la croisée des chemins : un mélange de l’histoire de cette formation qu’est l’Institut Baccarelli, de la pièce Acorda Brasil d’Antônio Ermírio de Moraes et de mes propres interrogations.

 

Pensez-vous que le film puisse s’inscrire dans la mission que s’est donnée le Développement culturel et éducatif au Brésil ?


Je ne me fais pas d’illusions : un film n’est pas en mesure de changer la réalité d’un pays. Je pense cependant qu'il peut aider à stimuler le dialogue sur le rôle de la culture et des arts dans l’éducation de nos jeunes citoyens. Au cours de la dernière décennie, le Brésil a fait d’énormes progrès en matière de redistribution des revenus, mais en ce qui concerne l’éducation et l’accès à la culture, peu d’avancées ont été réalisées.
Le Brésil est encore très loin d’avoir trouvé des solutions efficaces à ses problèmes sociaux, mais les nouvelles initiatives de ces dernières années montrent que le combat contre la violence et les inégalités passe par l’éducation et la culture. Le cinéma n’a peut-être pas le pouvoir de changer la réalité, mais certains films importants apportent tout de même leur contribution.

 

Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)

Comment le processus créatif d’écriture du scénario a-t-il évolué ? Vous êtes-vous documenté ? Avez-vous travaillé avec l’orchestre que l’on voit dans le film ?


Au départ, Le Professeur de violon est un projet développé par Maria Adelaide do Amaral et Marta Nehring. Elles ont été à l’origine de la structure inspirée par la pièce Acorda Brasil. J’ai interviewé de nombreuses personnes qui avaient été témoins de la création de l’Orchestre, dont le fondateur en personne, le maestro Sílvio Baccarelli.
Au cours de recherches menées à Heliópolis même, j’ai été guidé par Graziela Teixeira, une violoniste issue de la première formation de l’Orchestre. Elle a pu m’ouvrir les portes de cette communauté, tout en me confiant de nombreux secrets qui sont maintenant dans le film.
Ensuite, je me suis attelé seul à une nouvelle écriture, et pour la version finale, j’ai convié l’auteur réalisateur Marcelo Gomes, un des cinéastes que j’admire le plus.

 

Les adolescents que l’on voit dans le film sont-ils des acteurs professionnels ? Jouaient-ils déjà de ces instruments avant de se retrouver dans le film ?


Le premier poste que j’ai occupé au cinéma avant de devenir réalisateur, c’était celui d’assistant réalisateur également en charge du casting sur le film Central do Brasil de Walter Salles.
Sur ce film, nous avons travaillé aussi bien avec des acteurs reconnus et des comédiens de théâtre qu'avec des acteurs non professionnels. Depuis, j’ai toujours appliqué cette même recette dans tous mes films.
C’est au moment de la préproduction de Central do Brasil que j’ai rencontré Fátima Toledo, la directrice de casting du Professeur de violon et de la plupart de mes films. Au fil du temps, Fátima et moi sommes devenus de plus en plus proches, et particulièrement au moment des répétitions de Bahia, ville Basse, mon premier long métrage, et par la suite, nous avons même coréalisé le film O Príncipe Encantado.
Pour Le Professeur de violon, nous avons fait appel aux acteurs expérimentés Lázaro Ramos et Sandra Corveloni (Prix d’interprétation à Cannes en 2008 pour Linha de Passe de Walter Salles), mais aussi à des acteurs en début de carrière comme Kaique Jesus, et des personnes issues des quartiers comme Elzio Vieira et tous les autres adolescents qui ont interprété les musiciens de l’Orchestre.
Il y a aussi une apparition spéciale des rappeurs Criolo et Rappin’ Hood et du maestro Marin Alsop de l’Orchestre symphonique de São Paulo.


Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)Une partie des adolescents de l’Orchestre a été recrutée parmi les musiciens de l’Orchestre d’Heliópolis, mais beaucoup d’autres ne savaient même pas jouer d’un instrument. Ils ont suivi des cours et puisque le tournage a été reculé de quelques mois, ils ont finalement eu la chance de se construire une sérieuse base musicale.

Comment s’est fait le casting de Lázaro Ramos pour le rôle principal ?


Lázaro est un ami. Je le connais depuis ses débuts. Je l’avais dirigé à l’époque de son audition pour Madame Satã, le film qui l’a lancé et a fait de lui un des acteurs les plus importants de sa génération.
Dès qu’il eut fini de lire le scénario, il m’a appelé pour me dire qu’il voulait à tout prix jouer Laerte car c’était son histoire ! Nous avons été bien avisés de l’écouter. En choisissant Lázaro, nous avons ajouté de la densité au film.
En plus d’être un merveilleux acteur, Lázaro est devenu coauteur. Il a su être le ciment de tous nos interprètes, il a tout de suite su parler aux enfants d’égal à égal et du coup, ils ont tous suivi son exemple.

 

Comment définir Laerte ?


Je crois qu’il y a beaucoup de moi dans ce personnage principal. Laerte est un homme ambitieux et passionné, originaire de Bahia. Sa plus grande angoisse, c’est de ne plus être en mesure de faire ce pour quoi il s’est préparé toute sa vie. À un moment, au cours de l’écriture du scénario, je me suis retrouvé confronté à cette peur et j’ai décidé de lui donner vie à l’écran.
Le Professeur de violon raconte l’histoire d’un musicien qui s’est préparé durant des années à exercer son art et qui va échouer à un moment-clé, à un tournant, comme un boxeur qui tremblerait face à son adversaire ou un footballeur qui raterait un penalty. J’ai tenté de créer un personnage qui serait pétri de contradictions, en proie au doute, mais entièrement dévoué à la réalisation de son rêve.

 

Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)  - Lázaro Ramos.

En apprenant à connaître d’autres réalités, en faisant la découverte de ses élèves, Laerte reprend plaisir à jouer, alors que l’excès de discipline l’avait totalement dégoûté. Lázaro a su également apporter beaucoup de sa personnalité au personnage de Laerte : sa discipline, un jeu épuré et son sens de l’humour.

Parlez-nous des aspects techniques de ce film, la photographie, les décors, les costumes...


En achevant Le Professeur de violon, j’ai eu le sentiment que nous avions tiré le meilleur parti de cette histoire, et cela grâce à la persévérance et au soutien sans limites que nous ont apportés les producteurs Fabiano et Caio Gullane. Ils n’ont jamais voulu sacrifier aucun élément crucial.
Marcelo Durst, le directeur de la photographie, s’est jeté à corps perdu dans ce projet. Il n’avait plus filmé au Brésil depuis de nombreuses années et son gigantesque désir de cinéma a imprégné tout le tournage. En amont, j’avais préparé une espèce de charte visuelle de référence à l’aide d’esquisses et de photos. Il a étudié de près tous ces éléments préparatifs et il a su rendre ma proposition avec force à l’écran. Je souhaite absolument retravailler avec lui à l’avenir. Ce qui a guidé la production du Professeur de violon, c’est l’idée très abstraite que les sentiments des personnages seraient à l’origine des décisions esthétiques qui seraient prises. Du choix des lieux au positionnement de la caméra en passant par la lumière ou le montage, tout devait être pensé en fonction du désir des personnages et de leur subjectivité.
Nous avons fait en sorte d’éviter tout stéréotype au niveau des performances. Comme pour mes films précédents, j’ai souhaité que la préparation soit une étape importante assortie d’une longue période de répétitions. Je pouvais ainsi m’autoriser une petite marge de manoeuvre pour les acteurs et l’équipe pendant le tournage. Valdy Lopes, chef décorateur rigoureux, m’a aidé à créer des décors dans lesquels chaque détail a été conçu pour passer inaperçu. Notre idée, c’était de faire en sorte que les personnages soient toujours au premier plan ; le scénario, les costumes et le maquillage n’ayant pour seule fonction que d’ajouter de la densité au film.

Un autre collaborateur a été essentiel au film : il s’agit bien sûr du monteur, Márcio Hashimoto, qui a non seulement su apporter de l’ordre et du rythme aux différents plans, mais aussi de la profondeur à chaque scène.

 

La musique est un élément-clé du film. Parlez-nous des choix musicaux et du mélange de tous ces différents styles.


Comme j’avais des parents musiciens, je n’écoutais que de la musique classique jusqu’à mon adolescence. J’ai donc pris beaucoup de plaisir à concocter la bande originale de ce film. Pendant toute l’année précédant le tournage, j’ai assisté à chaque concert donné par l’Orchestre de São Paulo et j’ai même été jusqu’à suivre des cours d’histoire de la musique.
Au cours de cette préparation, j’ai aussi découvert la richesse de l’univers du rap de São Paulo, ainsi que la valeur poétique de Mano Brown, Criolo, Rappin’ Hood, Sabotage et Emicida. Dès le début, il était clair pour moi que la voie de Laerte était double. Il donne des cours de musique classique à Heliópolis, mais il va aussi découvrir une culture musicale très riche.
Finalement, en enseignant, il va apprendre énormément.


.

Quand il décide d’enseigner à Heliópolis, il ne se dit pas qu’il va sauver les élèves : il y va pour mieux se connaître lui-même. Il était important que l’univers musical contemporain fût de la meilleure qualité possible. J’ai voulu que les dialogues se situent au même niveau, sans hiérarchie.

 

 


Beaucoup de gens ont contribué à la bande originale du film : Alexandre Guerra, Felipe de Souza, Arthur Nestrovski, le maestro Edilson Ventureli, l’ensemble du Coletivo Instituto. La chanson du générique final, un rap composé par Sabotage, véritable génie, arrangé par le maestro Ruria Duprat et interprété par l’Orchestre d’ Heliópolis, est l’illustration de notre quête musicale.
Après l’enregistrement, nous avons compris qu’un des plus grands rêves que nourrissait Sabotage, qui s’est fait assassiner en 2003, c’était qu’un orchestre joue une de ses chansons.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus touché au cours de la production du film ?


La production du Professeur de violon a été intense et je n’en suis pas ressorti indemne : cela a entraîné beaucoup de nostalgie chez moi. En quelque sorte, cette immersion dans le monde musical était une manière de retrouver mes parents. Mais je ne doute pas un instant que ce qui m’a touché le plus, ç’a été de me frotter au quotidien des jeunes qui jouaient les élèves de l’orchestre. Leur détermination m’a beaucoup appris. J’ai tissé des liens d’affection et d’amitié avec certains d’entre eux et à la fin du tournage, j’étais encore plus convaincu que le vivier de jeunes talents était énorme dans ce pays. Ils ne demandent qu’à raconter leur histoire et qu’on leur donne une chance de briller.
On a d’abord commencé par tourner les scènes de Laerte avec les élèves dans la classe. La grande énergie de ces jeunes s’est communiquée sur le tournage.
Je me souviens qu’après le tournage de ces premières scènes, les jeunes avaient une semaine de congé. Avant de partir, les garçons, avec Kaique et Elzio en meneurs de groupe, se sont rassemblés autour de Lázaro pour lui demander de ne pas relâcher la pression en leur absence. J’ai observé de loin cette petite réunion et j’ai été très impressionné par leur audace et par l’humilité de Lázaro.
Ils étaient collègues. Ils étaient l’âme du film et l’histoire serait racontée avec et par eux.

 

Comment le film dialogue-t-il avec la réalité brésilienne ?


La situation politique au Brésil a beaucoup évolué ces dernières années. Quand on s’est d’abord attelé à ce projet, il y avait une certaine euphorie dans le pays liée au changement. Les indices économiques et la forte croissance semblaient enfin indiquer que le Brésil serait en mesure d'être à la hauteur de son potentiel en devenant un territoire important dans le contexte de la mondialisation.
Ces deux dernières années, les scandales incessants liés à la corruption ont fait réapparaître ces dangereux fantômes du passé et les résultats aux dernières élections ont révélé de terribles fractures dans le pays.

 

Le Professeur de Violon (Tudo que Aprendemos Juntos)

Mon opinion

 

L'émotion est omniprésente et reste bien prégnante.

 

Le scénario ne s'attarde pas sur la vie des principaux protagonistes. Le réalisateur a déclaré : "le scénario final est à la croisée des chemins : un mélange de l’histoire de cette formation qu’est l’Institut Baccarelli, de la pièce Acorda Brasil  d’Antônio Ermírio de Moraes et de mes propres interrogations."

 

La violence, les trafics en tous genres, la misère, le manque évident d'amour et l'indifférence parentale pour ces jeunes, issus d'une favela de São Paulo, sont mis en avant. Certaines images sont cruelles, d'autres tout simplement magnifiques.

 

Au travers des regards, des attitudes, des positions des larmes et de la magnifique bande son, la virtuosité de Sérgio Machado évite tout écueil. Son film, est poignant, sincère, d'une profonde humanité tout en flirtant avec une certaine utopie quand il appuie sur le fait que la musique, seule, pourrait effacer toutes les injustices et les inégalités.

 

Et pourtant, on adhère, essentiellement grâce à au talent et au charisme de Lázaro Ramos. À ses côtés, l'ensemble des jeunes comédiens participent tous et grandement à la réussite de ce film.

4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 16:34

 

Date de sortie 8 juin 2016

 


Réalisé par Gurvinder Singh


Avec Suvinder Pal Vicky, Rajbir Kaur, Gurpreet Bhangu,

Taranjeet Singh, Harleen Kaur, Harnek Aulakh,

KanwaIjeet Singh, Tejpal Singh, Gulshan Saggi


Genre Drame

 

Titre original Chauthi Koot


Production Indienne, Française

 

Synopsis

 

Chauthi Koot dépeint l’atmosphère du Pendjab de 1984, faite de paranoïa, de méfiance et de peur.

Le film repose sur deux incidents aux liens ténus en apparence : deux amis hindous tentent de rejoindre Amritsar, cinq mois plus tôt, un fermier est contraint à tuer le chien de la famille.

Une histoire se fond dans l’autre, dans un mouvement de flux puis de reflux, semblable à une course de relais où un personnage passe le bâton à un autre avant de le reprendre.

La condition humaine, celle de l’homme ordinaire écartelé entre les abus des militaires et la violence du mouvement séparatiste Sikh, lie ces deux histoires.

 

Chauthi Koot

Contexte historique.


Du 3 au 8 juin 1984 Indira Gandhi, alors premier ministre,  envoie au Pendjab, état du nord de l’Inde, des troupes militaires équipées d’hélicoptères et de chars d’assaut, pour appréhender une poignée de Sikhs séparatistes, accusés d'avoir entreposé des armes dans le temple sikh.

Cet assaut fut appelé "Opération Blue Star".
La nouvelle de l’assaut se répand très rapidement et des milliers de personnes des villages environnants se rassemblent en une marche de soutien en direction d’Amritsar.
Le nombre de morts exact varient selon les sources, certaines mentionnent jusqu’à 5000 tués.

 

31 octobre 1984. Indira Gandhi est assassinée par ses deux gardes du corps sikhs. Dans la seule ville de Delhi, plus de 2000 Sikhs trouvent la mort dans les émeutes anti-Sikhs qui s’ensuivent.


Chauthi Koot ne traite pas directement des événements de 1984, mais de l’atmosphère ("mahaul" en pendjabi) de cette époque. Le film explore la façon dont les bouleversements sociaux et politiques dérobent à l’homme ordinaire le droit de vivre sa vie en paix, trouvant ainsi des échos à travers le monde.

 

La Quatrième Voie (Chauthi Koot)

Gurvinder Singh a fait des études en réalisation au Film & Television Institute of India (FTII) à Pune, où il obtient son diplôme en 2001. Entre 2002 et 2006, il voyage énormément à travers le Pendjab, vivant et accompagnant les musiciens itinérants, pour un travail de documentation sur les chansons populaires et histoires orales. En 2005, il est invité par un réalisateur de la Nouvelle Vague indienne, Mani Kaul, à être son assistant de chargé de cours au FTII. Cela mène à une étroite collaboration avec le réalisateur, qui devint son mentor. Il traduit et publie un recueil d’entretiens avec Mani Kaul, intitulé Unclove Space.

 

En 2011, il réalise son premier long métrage de fiction en pendjabi, Alms for a Blind Horse. Le film est présenté en avant-première au Festival de Venise, dans la section compétitive Orizzonti, et fut projeté dans de nombreux festivals, tels que Rotterdam, Busan, Londres etc., en plus d’être projeté au MoMA à New York. Il obtient le prix du Jury au Festival d’Abu Dhabi, et le prix du meilleur film à l’International Film Festival of India (IFFI) à Goa en 2012. Il remporte trois oscars en Inde, dont la meilleure mise en scène et de la meilleure photographie.

 

En plus du cinéma, Gurvinder Singh peint, et il travaille actuellement à sa première exposition

Genèse du projet.


La famille de Gurvinder Singh est originaire de l’Etat du Pendjab, au nord de l’Inde. Il naît et grandit à Delhi, et son seul lien avec le Pendjab reste la langue, le pendjabi, parlée chez lui et dans tout le quartier de son enfance. C’est la langue des migrants, celle des expulsés de leur terre natale, l’ouest du Pendjab, qui devint partie intégrante du Pakistan lors de la partition de l’Inde en 1947. Dans les années 1980, durant son enfance et son adolescence, il rêve à sa patrie perdue. Son seul moyen de la connaître est à travers la musique et les histoires : la littérature pendjabie contemporaine devient sa porte d’entrée pour comprendre les unions et les divisions socio-politiques d’une société pendjabie majoritairement agraire. Cela l’amène à faire son premier film, Alms for a Blind Horse (Anhey Ghorey Da Daan), adapté du roman éponyme de Gurdial Singh.


La littérature pendjabie devint sa source d’inspiration pour la seconde fois à la lecture du recueil de nouvelles intitulé Chauthi Koot du célèbre écrivain pendjabi, Waryam Singh Sandhu. Cela lui inspire un film combinant deux nouvelles du recueil : The Fourth Direction et I am Fine Now.

 

Waryam Singh Sandhu est un écrivain indien. Il a reçu le très prestigieux prix Sahitya Akademi en 2000 pour son recueil de nouvelles Chauthi Koot. Ses écrits en pendjabi ont été traduits dans de nombreuses langues indiennes. Il vit au Canada.

 

"Les histoires de Waryam sur les événements autour du mouvement militant des années 1980 entraient en résonnance immédiate, car c’était pour moi une période vécue et sensible. C’étaient les récits d’un homme pris dans un dilemme et contraint à trouver une solution, et donc contraint à l’action en quelque sorte. J’étais enthousiaste à l’idée de faire fusionner ce sentiment inéluctable de la prise de décision brusque et en réaction rapide à une situation, avec le style cinématographique posé, concis et profondément contemplatif que j’ai développé dans Alms for a Blind Horse" .déclare le réalisateur Gurvinder Singh.

Chauthi Koot a été tourné dans des régions du Pendjab qui furent véritablement touchées par le militantisme dans les années 1980, près de la frontière indo-pakistanaise, dans les provinces d’Amritsar, de Tarn Taran et de Ferozpur dans le Pendjab.

 

La Quatrième Voie (Chauthi Koot)


Pour Gurvinder Singh, les saisons sont un élément aussi important que les lieux de tournage du film. Pour Chauthi Koot, il voulait travailler dans la chaleur et l’humidité des moussons.

 

"Il a fait chaud et sec pendant plusieurs jours et je me demandais si on allait finir par avoir des nuages ou de la pluie dans le film. Puis, un jour, un orage éclata soudainement et il a plu sans interruption pendant une semaine. Les lieux de tournage furent inondés, et il était devenu difficile d’y accéder. Mais nous avons continué à tourner malgré tout et utilisé ces éléments dans le film. La séquence de l’orage est désormais une scène importante du film. Je ne peux pas imaginer le film sans". déclare le réalisateur.

Choix de casting.


La Quatrième Voie (Chauthi Koot) .

.

Lorsque Gurvinder Singh fait le casting, il cherche d’abord à voir si la présence de la personne à l’écran peut résonner avec le personnage dont il essaie de faire le portrait, qu’elle ait une expérience de jeu ou non.

 

 

.

Pour Chauthi Koot, le réalisateur a trouvé cette résonnance dans une combinaison d’acteurs professionnels de la télévision, du théâtre, du théâtre de rue et d’acteurs non-professionnels.


"La deuxième chose, c’est la voix. La voix doit entrer en résonance avec l’émotion que le personnage doit projeter dans le plan ou la scène. C’est quelque chose de très abstrait et intuitif. Parfois, la voix sonne complètement faux même si le visage est le bon. Les deux doivent se compléter, d’une façon ou d’une autre", ajoute le réalistaeur.


Pour Chauthi Koot, Gurvinder Singh a décidé de ne pas du tout faire de répétitions. Avant de tourner une scène, il parlait juste à l’acteur, et lui expliquait l’action, l’humeur et sa relation à la caméra par rapport au mouvement et au cadre.

 

La Quatrième Voie (Chauthi Koot) "Il y a un aspect brut et plein d’énergie dans une performance lorsqu’elle est spontanée, même si on a conscience de la présence la caméra et des lumières . Parfois, la première prise s’avère étonnamment bonne. Même là, je refais des prises, à la recherche d’une nouvelle surprise.

 

 

Quand je vois que les acteurs sont fatigués, j’arrête ! Mais il n’y a pas de bonne ou mauvaise performance. La bonne prise est celle qui crée la bonne impression, le bon sentiment par rapport à ce qu’il y avant et après." précise Gurvinder Singh.

 

Marc Marder, qui a composé la musique pour Chauthi Koot, est un New-Yorkais qui vit à Paris depuis quarante ans. Gurvinder Singh voulait travailler avec lui depuis qu’il avait entendu sa musique dans le film de Rithy Panh, L’Image Manquante.

 

"Je ne veux pas utiliser de musique pendjabie ou indienne dans mes films. Je préfère le genre de musique qui ne porte pas avec elle une émotion préétablie. La tonalité que prend la musique est en réponse à l’image et au son. La musique moderne expérimentale est plus malléable pour s’incorporer aux autres sons et interagir avec l’image", dit-il.

 

La Quatrième Voie (Chauthi Koot)

Mon opinion

 

Un film sorti en petit circuit pour ce réalisateur indien qui pourrait bien surprendre.

 

Il commence sa carrière par des documentaires, ce long-métrage tire, par moments, vers ce style cinématographique. Si le film souffre de quelques imperfections, dont un scénario quelque peu léthargique, la réalisation est une vraie réussite.

 

Gurvinder Singh n'impose rien. Avec une succession d'images magnifiques, des situations souvent bouleversantes, une ambiance lourde, et parfois écrasante de silence, il parvient à capter l'attention des premières images jusqu'à la toute fin du film.

 

La paranoïa qui étouffe les principaux protagonistes appuie avec une grande maestria sur ces évènements dramatiques survenus en Inde et plus exactement en 1984.

 

La Quatrième Voie (Chauthi Koot)

 

30 juin 2016 4 30 /06 /juin /2016 21:29

 

Date de sortie 29 juin 2016

 

L'effet aquatique


Réalisé par Sólveig Anspach


Avec Florence Loiret-Caille, Samir Guesmi, Didda Jónsdóttir,

Philippe Rebbot, Olivia Côte, Esteban, Nina Meurisse

Avec la participation amicale de Bouli Lanners


Genre Comédie dramatique


Production Française, Islandaise

 

Synopsis

 

Samir (Samir Guesmi), la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe (Florence Loiret-Caille). Comme elle est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Mais son mensonge ne tient pas trois leçons - or Agathe déteste les menteurs! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le dixième Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour...

 

L'effet aquatique - Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi

 

Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi

César 2017

 

Meilleur scénario original Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget

De père américain et de mère islandaise, Sólveig Anspach est née en 1960 en Islande.

Diplômée de La Fémis (section réalisation, 1ère promotion-1989), elle a tourné de nombreux documentaires.

 

La réalisatrice Sólveig Anspach nous a quittés le 7 août 2015.

 

La cause de son décès est une récidive du cancer dont elle souffrait depuis des années, dont elle s’était un temps remise, et qui avait refait surface.

 

Cette même maladie, Solveig Anspach en avait fait le sujet de sa première fiction, Haut les coeurs !. Dans le film, Karin Viard est Emma, jeune femme qui apprend quasiment en même temps sa grossesse et sa maladie. Le film, sorti en 1999, fut un succès public, d’autant qu’il consacrait définitivement Karin Viard doublement récompensée avec le César de la meilleure actrice et le Prix Lumières. Le film révélait une cinéaste habituée aux documentaires.

 

Ses origines américano-islandaises se dessinent tout au long de sa filmographie.

 

 

En commençant à écrire, il y avait l’idée que le film nous transporte d’un monde aquatique domestique (la piscine de Montreuil), à un monde aquatique sauvage (les sources chaudes islandaises). Le passage du domestique au sauvage soulignant le passage à l’état amoureux de nos deux héros. En travaillant avec mon scénariste, Jean-Luc Gaget, nous sommes tombés raides dingues de Deep End le film de Jerzy Skolimowski réalisé en 1970, c’est ce film qui a été notre véritable déclencheur. Il se passe dans une piscine et nous parle du trouble qu’on peut ressentir dans ces endroits "aquatique". C’est ce trouble très spécifique que nous avons voulu explorer ici. Car une piscine est un lieu très particulier, apparemment hors du temps, qui met en présence des populations diverses aux motivations parfois énigmatiques. Moiteur libidinale, humidité pénétrante, sols glissants, torpeur indicible, rituels immuables, la piscine a sur certains des effets insolites. On y vient principalement pour nager, c’est une idée répandue, mais on y croise aussi d’autres desseins plus inavouables. Une piscine est un lieu hautement démocratique car les signes d’appartenances sociales ou religieuses ont disparu sous les maillots de bain moulants. Elle n’en reste pas moins un endroit où les luttes de pouvoir s’expriment sans fards, et où le monde moderne émet un écho singulier. En suivant nos deux personnages et leur quête éperdument amoureuse, nous voulions aussi dresser le portrait d’une tribu étrange, familière et souvent cocasse, celles des maîtres-nageurs.

 

L’objectif était de faire convoler le burlesque et la comédie romantique, en harmonisant ces deux "sources" d’inspiration souvent contradictoires, et parfois dissonantes. Tout est, bien sûr, comme en cuisine (et en amour), question de dosage. La comédie est un long parcours semé de doutes, car un ou deux ans séparent le moment où l’on écrit une scène, et celui où le public dans la salle réagit, ou pas, à cette scène une fois tournée. Cette expérience, même si elle ne doit pas s‘ériger en système, m’a permis de mieux juger du bon équilibre entre réalisme, comédie, burlesque et émotion.


L’effet aquatique, c’est enfin l’envie profonde pour moi de retrouver l’énergie propre à l’Islande, mon pays d’origine, et de replacer tous ces personnages dans de grands espaces, de les confronter aux éléments, en les plongeant dans une histoire aussi drôle que touchante.


Le film participe du même désir que mes deux précédentes comédies (Back Soon en 2008 et Queen of Montreuil en 2012), c’est-à-dire entraîner des acteurs et des "non acteurs", Français et Islandais, et même Palestiniens, dans des aventures un peu folles, en partant d’un scénario construit qui me laisserait des fenêtres ouvertes sur le réel et l’improvisation.


Propos de la réalisatrice Sólveig Anspach, relevés dans le dossier de presse.

L'effet aquatique - Florence Loiret Caille.

 

Florence Loiret Caille a joué dans plusieurs pièces de théâtre sous la direction de metteurs en scène tels que Nicolas Klotz, Xavier Durringer, Bruno Bayen et Anne Bourgeois. Elle a également tourné dans de nombreux téléfilms et séries télévisées.

 

 

 

L'effet aquatique - Sair Ghesmi.

En parallèle de sa carrière au cinéma, Samir Guesmi a joué dans de nombreuses pièces de théâtre. Il a notamment interprété Othello au Théâtre de l’Odéon en 2008. Il a aussi tourné dans plusieurs courts-métrages, téléfilms et séries télévisées. En 2007, il a réalisé C’est Dimanche !, un court-métrage qui a été sélectionné dans de nombreux festivals.

 

Acteur et scénariste, Philippe Rebbot a joué notamment dans Mariage à Mendoza de Edouard Deluc aux côtés de Nicolas Duvauchelle.

 

L'effet aquatique - Philippe Rebbot.

Il décroche des rôles secondaires dans de nombreux films dont : Lulu Femme nue de Sólveig Anspach, Mon âme par toi guerrie de François Dupeyron, Tristesse Club de Vincent Mariette ou encore Hippocrate de Thomas Lilti.

 

 

Plus récemment, il était à l’affiche des films 21 nuits avec Pattie des frères Larrieu, Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners et Les Chevaliers blancs de Joachim Lafosse.

 

L'effet aquatique - EstebanEstéban fait ses débuts au cinéma en 2012. Il joue notamment dans La fille du 14 juillet d’Antonin Peretjatko. Autrement connu sous le pseudo de David Boring, Estéban est aussi le leader du groupe Naïve New Beaters avec lequel il a sorti deux albums (Wallace en 2009 et La Onda en 2012) assortis de tournées internationales.

 

Au moment de la sortie de La Onda, le groupe définit sa musique comme "de la pop rapée avec des sentiments chaloupés". En 2015, Estéban réalise le moyen-métrage YO ! PEKIN, avec ses camarades des Naïve New Beaters.

 

L'effet aquatique - Olivia Cote.

Après une formation au Théâtre National de Strasbourg, Olivia Côte fait ses débuts à la télévision, notamment en tant qu’auteur et actrice de la mini-série Vous les femmes. Elle alterne depuis une dizaine d’années entre cinéma, théâtre et petit écran.

 

 

On la retrouve notamment dans Les beaux jours de Marion Vernoux, Ensemble c'est trop de Léa Fazer, Elle l'adore de Jeanne Herry ou plus récemment Des nouvelles de la planète Mars de Dominik Moll. À la télévision, elle apparaît dans les séries Dix pour cent et Peplum.

 

Didda Jónsdóttir est une poétesse et actrice islandaise. Elle est également chanteuse dans le groupe de rock Minä Rakastan Sinua. Au cinéma, Didda Jónsdóttir joue dans quatre films sous la direction de Sólveig Anspach. Elle débute en 2003 avec le film Stormy wheather.

 

L'effet aquatique - .

 

 

 

Elle retrouve par la suite Sólveig Anspach avec Back Soon, Queen of Montreuil et aujourd'hui avec L'effet Aquatique.

Mon opinion

 

Fidélité à tous les niveaux.

Celle de la réalisatrice pour Montreuil et l'Islande, son pays natal. Celle des trois principaux protagonistes déjà présents dans les premières réalisations de Sólveig Anspach. Celles, enfin du scénariste/producteur Jean-Luc Gaget et de plusieurs membres de l'équipe technique.

 

À la frontière du farfelu et de l'absurde sans jamais se départir d'un charme certain, le film est à la fois d'une grande sensibilité et d'une fougue parfaitement maîtrisée. Simple et merveilleux.

 

La très belle photographie d'Isabelle Razavet magnifie tout autant la piscine de Montreuil que les vastes et somptueuses étendues de la nature islandaise.

 

L'histoire d'amour, pièce maîtresse du film, n'altère en rien les récits qui l'accompagnent. Les trois principaux acteurs, Florence Loiret-Caille, Didda Jónsdóttir et Samir Guesmi sont parfaits. Olivia Côte, Esteban et Philippe Rebbot, dans des rôles secondaires n'en sont pas moins savoureux.

 

Avec ce film Posthume, Sólveig Anspach nous offre un beau moment de tendresse et d'une grande générosité.

Avec, comme cadeau ultime, la folle envie de vivre, rire et aimer !

 

L'effet aquatique - Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi

29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 13:26

 

Date de sortie 22 juin 2016

 

Love & Friendship


Réalisé par Whit Stillman


Avec Kate Beckinsale, Chloë Sevigny, Tom Bennett,

Stephen Fry, Jenn Murray, Emma Greenwell, Xavier Samuel, Lochlann O'Mearain


Genre Romance


Production Irlandaise, Française, Néerlandaise

 

Librement adaptaté du roman de Jane Austen, Lady Susan

 

Synopsis

 

 

Angleterre, fin du XVIIIème siècle : Lady Susan Vernon (Kate Beckinsale) est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.


Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia (Chloë Sevigny), une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald (Xavier Samuel) et Sir James Martin (Tom Bennett), un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide…

 

Love & Friendship - Chloë Sevigny et Kate Beckinsale

 

Chloë Sevigny et Kate Beckinsale

Le court roman de Jane Austen.


Lady Susan est un court roman épistolaire (41 lettres + conclusion du narrateur) probablement écrit par Jane Austen entre 1793-95, mais jamais publié de son vivant (1775-1817). C’est seulement en 1871 que son neveu James Edward Austen-Leigh décide de le publier en même temps que A Memoir en forme de biographie qu’il consacre à son illustre tante, choisissant lui-même le titre Lady Susan d’après le nom de l’héroïne.
La publication du roman a lieu en 1871, en pleine époque victorienne : héroïne très problématique considérée comme "détestable", Lady Susan incarne une féminité dangereuse et néanmoins fascinante, dans la mesure où elle subvertit non seulement les convenances et les normes qui régissaient alors le comportement féminin, mais elle représente aussi l’exact opposé, le double monstrueux, du modèle de l’ange du foyer ou de la "proper Lady" : duplicité, fourberie, ruse perfide, manipulation de ses proches, du langage et des apparences, absence de sentiment maternel, cupidité, vanité, conscience de sa beauté, de sa supériorité intellectuelle et de sa vivacité d’esprit (le "wit ") sont autant de vices qui s’opposent à l’idéal de soumission, docilité, douceur, abnégation, pudeur, respect des convenances et des bienséances, inhibition du désir et des passions que lesnfemmes intériorisaient à l’époque.


Love & Friendship - Kate Beckinsale.


.
Héroïne à la grâce féline (parfaitement incarnée par Kate Beckinsale), passée maître dans l’art de la tromperie, Lady Susan a tout de la veuve noire et joyeuse qui a probablement précipité le décès de son premier époux…

 

 

 


Dotée d’une énergie masculine et d’un désir d’appropriation, de possession, de maîtrise, elle se joue d’un monde où les hommes contrôlent l’accès à la propriété foncière, à l’argent et la transmission de l’héritage, tandis que les femmes s’en trouvent exclues, dépossédées du fait des règles de primogéniture et de substitution qui privilégient la branche mâle.
Faisant fi de tout idéal romantique, elle comprend parfaitement les rouages du marché matrimonial et en inverse les règles, considérant les hommes comme des proies destinées à servir ses intérêts, y compris à travers le mariage de sa fille : elle est donc la version féminine du roué, personnage typique de la comédie sous la Restauration.
Femme adultère fougueuse, elle ose avoir trois prétendants avec lesquels elle flirte éhontément avant que son choix ne se porte sur celui qui lui promet un accès immédiat à la richesse, Sir James Martin – et non Reginald de Courcy qui doit attendre la mort de son père pour hériter de la fortune familiale. Elle se joue de la société pudibonde et recourt à la duplicité parce qu’il s’agit d’une stratégie de survie.


Morale finale ambigüe, comme si Jane Austen était tellement fascinée par sa créature qu’elle refuse de décider du dénouement, encore moins de la punir ou de la condamner : elle laisse donc "au monde" le soin de juger de la morale de l’histoire, donnant ainsi l’avantage à Lady Susan par rapport à des figures masculines fades, faibles, déficientes, dans tous les cas peu inspirantes, irresponsables et donc méprisables.


.

Ultime ironie du récit, la romancière fait fi des diktats de la morale conventionnelle en laissant son héroïne prospérer – un dénouement "approprié" aurait conduit au bannissement, à la mort ou, tout au moins à la condamnation d’une créature aussi subversive !

 


Mais Lady Susan peut être attirante dans la mesure où elle refuse d’être une victime passive, de soumettre sa volonté “aux caprices des autres” et de s’abaisser face à des personnes envers lesquelles elle n’a aucun respect et auxquelles elle ne doit rien : son indépendance rappelle les injonctions de la romancière radicale Mary Wollstonecraft, dans A Vindication of the Rights of Woman publié en 1792 et immédiatement traduit en français sous le titre Défense des droits de la femme".  Elle est donc une survivante au sein d’un système patriarcal qui prive les femmes d’une demeure, d’un foyer stable et rassurant, d’une position sociale assurée.
Ambivalence morale également liée au mode de narration du roman avec la forme épistolaire qui donne un accès direct aux pensées et au désir du personnage, sans la médiation d’un narrateur susceptible de rétablir une norme morale. Or, Lady Susan est l’auteur principal des lettres, elle contrôle donc le récit, apparaissant comme un double de l’auteur : par conséquent, sa verve, son éloquence, la vivacité de ses répliques cinglantes sont aussi séduisantes que son énergie ou que le plaisir qu’elle prend à séduire ses prétendants.


Affiliations littéraires :
- Les Liaisons dangereuses, roman épistolaire de P. Choderlos de Laclos en 1782 dont l’héroïne, la marquise de Merteuil, partage moultes traits avec Lady Susan. Le dénouement est également moralement ambigu.
- Les romans de Richardson
- Ceux, parodiques et ironiques, de Fielding.

Love & Friendship

 

L’adaptation cinématographique.


Whit Stillman a adapté cette oeuvre de jeunesse tout à fait singulière au sein du corpus austenien, aux romans plus mesurés et nuancés que Lady Susan, en s’inspirant d’un autre titre, tiré d’une nouvelle burlesque d’Austen effectivement intitulée Love and Freindship.(sic)


Adaptation réjouissante d’un roman certes court et peu connu, mais qui livre une clé de lecture essentielle pour l’interprétation du corpus austenien, Love and Friendship dépoussière, modernise et réénergise le genre : au-delà de l’équilibre entre respect du texte, analyse psychologique et comédie de moeurs satirique, le film parvient à infléchir ironiquement les codes du film patrimonial par la mise en scène audacieuse de ces liaisons dangereuses.


Bien qu’elle ne se refuse aucun des stratagèmes ou des codes du film patrimonial, cette adaptation quelque peu sulfureuse orchestre avec lucidité, finesse et brio les jeux de rôles et les duels pervers des deux manipulatrices, levant le voile sur la face sombre des rituels sociaux, le matérialisme, l’appât du gain et la brutalité des passions qui sous-tendent le marché matrimonial.


Le film se délecte de cette exploration d’une figure féminine extravertie et rebelle, une anti-héroïne au charme machiavélique, maîtresse dans l’art de la séduction, qui ne se refuse aucun stratagème pour parvenir à ses fins et qui reste attrayante dans la mesure où elle semble venger les femmes des contraintes matérielles et psychologiques qui pèsent sur elles.


Par l’exploration d’une féminité prédatrice et transgressive, le film révèle habilement toute la complexité de l’oeuvre austenienne, ainsi que ses dynamiques sous-jacentes, livrant par ailleurs en creux un étonnant et détonant portrait de la jeune artiste, avant qu’elle ne se résolve à canaliser son exubérance jubilatoire et son esprit de rébellion par une structure morale serrée et une esthétique contrôlée – mais dont les jeux ne cessent de laisser affleurer l’incertitude et la contradiction.


Marie-Laure Massei-Chamayou.
Maître de Conférence d’Anglais à Paris I - Panthéon Sorbonne
Centre d’Histoire du XIXe siècle.

 

Love & Friend Ship

Mon opinion

 

La plume, souvent acerbe, de Jane Austen trouve, une fois encore, un reflet idéal sur le grand écran.

 

Dès les premières images, les portraits des principaux protagonistes défilent. La mise en scène, très classique, ne s'impose pas et laisse au récit la première place. Le scénario est construit à partir d'un court roman, jamais publié du vivant de la romancière. Les dialogues sont jouissifs, souvent cruels et permettent aux acteurs de laisser éclater tout leur talent.

 

Les splendides décors, les costumes raffinés et l'ensemble du mobilier de ces châteaux anglais de la fin du XVIIIème siècle, sont l'écrin parfait pour ce jeu, dans lequel la manipulation reste la carte maîtresse.

 

À la tête d'un excellent casting, Kate Beckinsale, s'impose avec naturel et une aisance déconcertante. À ses côtés, dans un rôle de crétin richissime Tom Bennett est remarquable.

 

 

Welcome

 

"Le bonheur est la chose la plus simple,

mais beaucoup s'échinent à la transformer

en travaux forcés !"

 
François Truffaut

 

 

 

Recherche

Quelques coups de cœur 

 

 

Pour lire l'article consacré au film,

un clic sur l'affiche.

Bonne visite !

En 2016.

 

Lrs InnocentesEl Clan

 

 

 

 

 

 

TempêteLes Délices de Tokyo (An)

 

....

 

 

 

Rosalie BlumNo land's song

 

 

 

 

 

 

La saison des femmes (Parched)Julieta

 

 

 

 

 

Chala, une enfance cubaine (Conducta)Red Amnesia

 

 

 

 

 

 

Toni ErdmannTruman

 

 

 

 

 

 

Le fils de Jean

Divines

.....

 

 

 

 

 

 

Frantz

 

 

 

 

 

 

Juste la fin du mondeAquarius

 

 

 

 

 

 

 

Une vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2015.

 

..Mon Fils - Eran Riklis..Gente de Bien.La Maison au toit rouge.La Tête Haute.Une Femme Iranienne "Aynehaye Rooberoo". Facing Mirrors.Une seconde mère "Que Horas Ela Volta ?".Mustang.La Belle saison.Aferim !.La dernière leçon.Ni le ciel ni la terre.Les chansons que mes frères m'ont apprises.Fatima...Mia Madre

 

 

 Mes dernières critiques ... Cliquez ICI !

Depuis 2010. Films vus et commentés.

- En 2010 - Cliquez ICI

- En 2011 - Cliquez ICI

- En 2012 - Cliquez ICI

- En 2013 - Cliquez ICI

- En 2014 - Cliquez ICI

- En 2015 - Cliquez ICI

- En 2016 - Cliquez ICI

 

 

Voir et revoir..........................................Voir et revoir.........................................Voir et revoir....................

 

Pandora "Pandora and the Flying Dutchman".Umberto D.La chevauchée des Bannis.Loin du Paradis.Une journée particulière.Le procès de Viviane Amsalem "Gett".Tout ce que le ciel permet.

 

 

Luchon. Reine des Pyrénées. Cliqez ICI.